Noël en extériorité et en intériorité
Pour se développer harmonieuse-ment, l’être humain, dès l’enfance, a besoin de sti-mulations, de rencontres, de voyages, de découvertes, de nouveautés. Aller à l’école, faire des études, renconter des amis, faire du sport, jouer. C’est tout cela la vie. Ne pas pouvoir y accéder, c’est limiter les possibilités de la vie elle-même!
Les frustrations du Covid nous ont amenés à nous replier sur nous-mêmes: rester confinés, ne plus voyager, garder nos distances, respecter des gestes barrières. Autant de limitations qui ont mis un frein à la vie trépidante que nous menions.
Mais la vie trépidante est aussi une dimension importante de la nature humaine. Nous avons besoin d’être tournés vers l’extérieur, capables de sortir de soi-même.
Même les malades sont mieux soignés quand ils sont en lien, quand est préservé le contact avec la vie et les stimulations extérieures.
Voilà pourquoi, durant les fêtes de Noël, à juste titre, nous vivons des moments en extériorité: repas en famille, cadeaux, célébrations, marchés de Noël. Au risque parfois du déséquilibre, c’est vrai, de la surconsommation et ses conséquences délétères pour la planète.
Mais Noël reste la fête de la Vie, avec cette belle euphorie des anges célé-brant la naissance du Christ: «Paix aux humains que Dieu aime!» C’est d’abord le oui de Dieu à toute vie, à tous les projets, à toutes nos aspirations qui, comme le mot l’indique, a affaire à un souffle qui nous habite de plus profond.
Et en intériorité
Dans le même mouvement de la fête, Noël nous appelle également à l’intériorité, une intériorité qui fait irruption dans nos vies. C’est aussi cela que véhicule la symbolique de Noël. L’enfant, la crèche, les anges et les bergers, loin de n’être que des images enfantines, nous disent une manière de penser la vie, donnent une orientation vers ce qu’est une vie pleine.
Elles soulignent le besoin de retour à soi-même, de méditation, d’émerveillement, de silence et de musique.
Etre à l’écoute de cette petite musique intérieure nous permet d’être mieux dans notre vie trépidante. S’arrêter au soir du 24, pour aller vers le Petit de Bethléem, c’est laisser vivre en nous une dimension humaine qui doit aussi avoir sa place. Il n’est pas possible de tenir longtemps dans le fatras de la vie, sans développer en soi cet espace d’intériorité.
C’est la vie intérieure qui permet de se tourner vers l’extérieur, d’affronter les obstacles de la route, de tenir face aux stress, voire la maladie ou de trouver un chemin pour sortir d’une im-passe. Dans nos accompagnements à La Cascade, nous découvrons souvent combien l’intériorité permet de développer les ressources personnelles et offre un accès aux capacités, compétences, solutions des personnes qui consultent. L’intériorité n’est pas juste une mode, mais un véritable «outil» pour mieux vivre. Voilà pourquoi offrir cette «éducation à l’intériorité» est si important aujourd’hui encore. Les enfants comme les adultes ont besoin d’être construits solidement. Des stimulations, des rencontres, des défis, des apprentissages, des voyages, des rires et des jeux et cet autre apprentissage, du retour en soi, de la méditation, du calme intérieur, du dialogue intérieur que certains appellent la prière...
L’être humain pour vivre a besoin de ces deux dimen-sions inséparables. C’est bien cela que célèbre Noël!