Jeûne de cinq jours au LAB

Le LAB et la Maison bleu ciel organisent pour la première fois un jeûne de cinq jours, du 8 au 12 mars, en lien avec Pain pour le prochain, Action de carême, Terre Nouvelle et Détox ’ la Terre, un collectif oecuménique qui engage à prendre du temps de recul avec Dieu pour considérer la situation écologique. «Ce jeûne, c’est pour se relier à sa terre intérieure et se soucier de notre Terre», précise la pasteure Vanessa Trüb. En solidarité avec les moins bien lotis, l’argent économisé en jeûnant peut être reversé à des oeuvres écologiques.

Ce jeûne alimentaire se vivra avec une rencontre d’accompagnement chaque soir en présentiel ou par Zoom (sur inscription à terrebleuciel.ch) et sera encadré par deux célébrations au temple de Plainpalais. La rencontre du mercredi sera précédée par une méditation spirituelle. Celle du jeudi sera consacrée à la thématique du climat et s’associera à la Journée mondiale d’action climatique lancée par GreenFaith. La pasteure Marie Cénec, chargée du ministère Terre Nouvelle, sera l’une des intervenantes. Elle abordera notamment la notion de justice climatique.

Le LAB porte, par ailleurs, une seconde proposition. Si le jeûne alimentaire est connu, le «jeûne de consommation» l’est nettement moins. Cette initiative proposée par Détox’ la Terre est soutenue par la Campagne oecuménique de carême. Elle consiste, à choix, à limiter l’usage d’internet, à renoncer aux achats, à consommer moins de viande, ou à ne pas utiliser de transports polluants durant deux semaines. L’objectif est de se confronter ensemble devant Dieu à la crise écologique actuelle et vivre une transformation dans notre rapport à la Création

Journée d’action pour le climat

L’association GreenFaith (greenfaith.org), qui oeuvre à bâtir un mouvement interreligieux mondial pour le climat et l’environnement, lance une Journée mondiale d’action climatique «Humanité sacrée, Terre sacrée», le jeudi 11 mars. L’objectif est que les croyants de toutes les religions s’unissent pour déclarer l’urgence climatique afin d’augmenter l’influence du mouvement religieux en faveur de l’environnement.

À cette occasion, une déclaration sera publiée appelant à un leadership climatique guidé par la compassion, l’amour et la justice. La déclaration «Humanité sacrée, Terre sacrée», rédigée par des responsables religieux et spirituels de différentes confessions, contient une série de demandes aux gouvernements et aux institutions financières. Le groupe «éco-spiritualité et dialogue» de la Plateforme interreligieuse de Genève va s’associer à cette journée et la soutenir, notamment en relayant la déclaration auprès de politiques, d’organisations internationales et d’ONG genevoises.

L’Église protestante de Genève a d’ores et déjà signé cette déclaration. Elle invite par ailleurs tous ses lieux à participer à cette journée selon ses possibilités, par exemple en sonnant les cloches des temples à 19h. Des actions très locales sont également envisagées, notamment par la Maison bleu ciel (maisonbleuciel.ch), comme une journée de «jeûne chez soi» ou le projet d’envahir les réseaux sociaux avec une photo de soi-même avec un panneau contenant le hastag #HumaniteSacreeTerreSacree.

Culte autour de la justice climatique

Le culte présidé par la pasteure Marie Cénec le dimanche 14 mars à la cathédrale Saint-Pierre sera en lien avec la thématique choisie cette année pour la Campagne oecuménique de carême: «Justice climatique, maintenant!». Aujourd’hui, ce sont les populations des pays du Sud qui souffrent le plus des conséquences des changements climatiques, alors que ce sont les pays du Nord qui sont essentiellement responsables de leurs causes.

Marie Cénec nous questionnera sur notre manière de consommer. Est-elle juste et responsable ? Il sera également question de sobriété, de frugalité et de pistes pour s’engager individuellement et au sein de l’Eglise pour arriver à transformer notre manière d’être et nos habitudes. «Renoncer à certaines choses ne doit pas être vu comme une punition. Au contraire, cela peut nous permettre de redécouvrir l’essentiel…», explique la nouvelle ambassadrice Terre Nouvelle.

En lien avec la Campagne de carême, le pôle enfance de l’Église protestante de Genève propose un «kit de carême pour les familles» (sur enfance.epg.ch). Un jeu de l’oie, un carnet de jeu et un calendrier de carême sont offerts dans un gobelet de soupe en carton. Ce kit propose de réfléchir en famille au sens du partage et à passer à l’action!

«Un auteur, un livre» sur la théologie verte

La prochaine rencontre de «Un auteur, un livre» accueillera, une fois n’est pas coutume, un duo, le maître de conférences Christophe Monnot et le professeur de philosophie Frédéric Rognon. Marie Cénec et Dominique Mougeotte converseront avec eux, le mardi 16 mars, sur l’évolution des grandes Églises historiques sur les questions environnementales, thématique qu’ils abordent dans leur récent ouvrage Églises et écologie. Une révolution à reculons (Labor et Fides).

Ils y mettent en évidence le fait que les premiers penseurs protestants ont identifié, dès les années 1960, un lien possible entre croyances et crise environnementale. Et rendent compte des difficultés rencontrées pour que la théologie verte soit reconnue par les institutions ecclésiales. Car si ces précurseurs ont imaginé l’implication de l’Église dans une écologisation de la société, force est de constater que leurs réflexions n’ont pas abouti, jusqu’à récemment, à des actions concrètes à large échelle dans les paroisses.

Pourquoi est-ce que les Églises protestantes européennes, pionnières sur certaines questions sociétales, ont mis tant de temps à prendre en compte l’évolution de la société sur l’écologie et le lien entre spiritualité, religion et écologie? interrogent Christophe Monnot et Frédéric Rognon. Ce n’est qu’à partir des années 2010 qu’elles ont véritablement commencé à s’engager sur ce sujet.