La vocation évangélique d’aller à la rencontre des plus démunis, de les accueillir et accompagner humainement et spirituellement se traduit par la présence des aumônières et aumôniers hors des murs des paroisses (hôpitaux, EMS, prisons, rues, écoles, asiles). Quelle que soit la situation de la personne, elle est en principe accompagnée sur les plans bio-psycho-socio et juridique. Mais qu’en est-il des liens humains? De ce qui fait que l’on se sent en vie malgré les circonstances, accompagné dans ce temps de procédure, d’adaptation à une nouvelle culture, d’arrachement à une vie construite et réussie au pays parce que l’on est en danger de mort pour avoir changé de religion, de sexe ou exprimé son opinion?

Comme aumônière auprès des requérant·es d’asile au Centre fédéral d’asile de Boudry et aux Verrières et responsable des groupes bénévoles de café-contact et de soutien en français, je reçois des témoignages que ces liens de confance sont fondamentaux. C’est le fait que, dans l’accompagnement, je peux signifier à la personne, dans un cadre structurant et sécurisant, qu’elle compte. Ainsi, l’EREN s’applique en ce moment à développer les parrainages, plus spécialement avec les mineurs non accompagnés, en collaboration avec les responsables des Centres. Dans un tel soutien de proximité, la mobilisation des ressources personnelles et spirituelles est favorisée, la créativité peut se développer et la confance dans les autres et en la vie peut à nouveau se tisser.