Désamorcer le harcèlement entre jeunes
Le développement des réseaux sociaux à contribué à amplifier le phénomène du harcèlement entre jeunes, qui passe désormais dans une autre dimension. «Finalement, le monde virtuel n’est pas si différent du monde réel, la seule différence, c’est qu’il est omniprésent. Auparavant, un enfant se sentait en sécurité une fois rentré de l’école», souligne André Huegi, conseiller spécialisé à Santé bernoise.
Schéma universel
Pour lui, bien que le phénomène du harcèlement entre jeunes soit de plus en plus visible, il existe pourtant depuis belle lurette: «Il suffit de penser à Poil de Carotte de Jules Renard ou de se référer à des pédagogies de certaines époques où le phénomène de bouc émissaire était monnaie courante. On pensait alors que cela contribuait à renforcer les enfants, alors qu’aujourd’hui l’on se rend compte des dégâts que cela peut provoquer», ajoute-t-il. L’essentiel pour lui est toutefois de pouvoir définir ce qui relève du conflit ou du harcèlement: «Il existe encore beaucoup de confusion dans le domaine et l’on a tendance à trop vite s’alarmer. Le conflit peut avoir certains aspects positifs, alors que le harcèlement a un côté destructeur indéniable.»
Dialogue salvateur
Au-delà de l’analyse de la problématique, les formations veulent également proposer des méthodes pour remédier à la situation. «Il a été observé que les sanctions pédagogiques, même si elles sont nécessaires, n’amènent pas grandchose», complète André Huegi. Le conseiller spécialisé préfère se baser sur une méthode de préoccupation partagée (MPP), ou méthode Pikas, qui a déjà fait ses preuves pour enrayer des situations de harcèlement entre enfants. Dans les écoles, elle permet d’instaurer un climat positif qui repose sur le dialogue. Les enseignant·es peuvent ainsi engager des discussions relatives à des zones grises sur lesquelles ils et elles n’ont que très peu d’influence pour désamorcer certains comportements avant que ceux-ci ne deviennent problématiques.
Sujet d'Église
Une formation spécifique destinée aux professionnel·les des Églises sera donnée en novembre. Elle permettra d’approfondir la question et de proposer des pistes pour appréhender le sujet. «Les jeunes qui font du catéchisme se retrouvent dans un espace particulier où ils peuvent peut-être plus facilement se confier», note Anne-Dominique Grosvernier, coresponsable de la catéchèse d’arrondissement et formatrice pour les Églises réformées Berne-Jura-Soleure. Pour elle, il est important que les catéchètes, accompagnants et autres représentants d’Église soient au fait de la problématique et puissent agir en cas de nécessité ou simplement ouvrir un dialogue qui permette une écoute bienveillante.
Formation de base à la méthode de la préoccupation partagée (MPP)
Me 19 octobre, 13h30-17h, Santé bernoise, rue de la Gare 50, B i e n n e . I n s c r i p t i o n j u s qu ’ a u 10 octobre auprès d’André Huegi, andre.huegi@beges.ch.
Formation pour les professionnel·les des Églises
Ma 22 novembre, 8h30-12h30, Maison St-Paul, Bienne. Inscription jusqu’au 8 novembre auprès d’Anne-Dominique Grosvernier, 032 481 17 30, anne-dominique.grosvernier@refbejuso.ch.