«Le Christstollen est une pâte levée que l’on prépare avec des amandes, des raisins secs et divers autres fruits secs. Il se conserve facilement trois semaines et il se consomme avec un thé ou un café durant toute la période qui précède Noël. Cette tradition permet de renouer avec des personnes ou d’être présent pour des personnes qui sont esseulées», explique Cathie Haesslein, qui met ses talents de cuisinière au service de l’Eglise depuis quelques années déjà. Elle a été l’une des intendantes du Café du Marché à Payerne, lorsque l’espace situé près de l’abbatiale était géré par une association ecclésiale. Aujourd’hui, elle participe toujours à la formation culinaire des JACKs vaudois (jeunes animateurs ou animatrices de camp ou de caté). Et elle le promet: «Une fois que l’on a goûté un stollen fait maison, on n’a plus envie de manger ceux que l’on trouve en supermarché!» 

«La préparation et le partage des biscuits et des gâteaux de Noël permettent d’entrer dans ce temps particulier où la lumière diminue. On décore la maison avec des textures moelleuses pour être enveloppé. J’aime partager avec mes petits-enfants ces temps où l’on va chercher les boîtes à biscuit en métal au galetas», relate Cathie Haesslein. «Je sais qu’il y a des personnes seules qui n’aiment pas ce temps. Il faut être particulièrement attentifs à cela, par exemple en pensant à elles en leur offrant quelques biscuits. Ce genre de cadeaux, faits main, touchent beaucoup plus que des choses achetées toutes faites», explique-t-elle. «Il faut que ce soit un plaisir, si c’est une corvée, mieux vaut ne pas le faire…»

Cathie Haesslein possède plusieurs livres consacrés aux traditions de Noël en Alsace. Recettes, bricolages, récits et chants se succèdent, alors qu’elle cherche une recette de stollen. «En fait, chacun a sa recette et ajoute ses fruits ou ingrédients. Mais les incontournables, ce sont les noix, les noisettes, les figues et les dattes», énumère-t-elle. «En Alsace, nous avons une grande tradition de biscuits. Dans certaines familles, il est de coutume d’en préparer de treize sortes différentes, un peu comme les treize desserts de Provence.» Plus ou moins connus, les noms des délices se succèdent donc: pain d’anis, bredele, dents de loup, etc. «Certains de ces biscuits peuvent aussi être suspendus au sapin de Noël à l’aide d’un ruban. C’est très joli, et les enfants aiment beaucoup aller chercher un biscuit au sapin. En plus, ils sont parfois meilleurs après quelques jours», sourit Cathie Haesslein. 

Christstollen

Pour un «stollen»
1,5 kg de farine
3 œufs et 3 jaunes d’œufs
2 cubes de levure de boulanger
1 c. à s. de sel
5 dl de lait
500 g de beurre
200 g de sucre
un demi-verre de rhum
Suivant les goûts, 250 g d’amandes effilées, 250 g de raisins de Corinthe, 125 g d’orange confite, 125 g de cédrat confit, le zeste d’un citron, etc.

Préparation
Faire tremper les raisins dans le rhum. Émiettez la levure dans un verre de lait tiède, mélanger à 200 g de farine et laisser lever. Travailler en pommade le sucre et le beurre puis ajouter le sel, les œufs et le zeste de citron. Dans une terrine, creuser un puits dans la farine. Verser la levure puis le mélange au beurre. Pétrir en ajoutant peu à peu le lait, les fruits coupés en dés et les amandes. La pâte doit être assez ferme. Laisser lever 30 min, puis pétrir et laisser lever encore 20 min.

Abaisser la pâte en faisant deux bourrelets. Rabattre le plus petit sur le plus gros. Mettre un bol d’eau dans le four et y cuire le stollen une heure à feu moyen (env. 180 °C).

Sortir du four, badigeonner de beurre fondu et saupoudrer de sucre glace.