Forte recrudescence de la persécution des chrétiens au Népal
«La plus forte progression de persécutions a été observée au Népal», constate Raymond Favre, porte-parole de l’organisation chrétienne Portes Ouvertes. L’index mondial 2018 de persécution des chrétiens, publié mercredi 10 janvier, relève que ce pays absent depuis dix ans du classement se retrouve désormais au 25e rang. «Le Népal dépend complètement de l’Inde économiquement. Le Premier ministre Narendra Damodardas Modi, au pouvoir depuis 2015, et membre du parti nationaliste hindou déploie une réelle politique d’hindouisation de l’Inde qui s’étend désormais au Népal», explique Raymond Favre.
Le Népal compte environ 1,2 million de chrétiens sur 29 millions d’habitants majoritairement hindouistes. «Cette minorité subit de fortes pressions. De nombreux chrétiens sont arrêtés et emprisonnés». La situation s’est également péjorée en Birmanie qui passe de la 28e à la 24e place de l’index. «Le nationalisme bouddhisme n’affecte pas seulement les Rohingyas musulmans, mais également les Rohingyas chrétiens qui subissent une double persécution».
Amélioration de la situation en Syrie
Par contre, le rapport révèle une amélioration de la situation en Syrie. Ce pays qui figurait à la 6e place en 2017 se retrouve actuellement à la 15e. «La quasi-disparition de l’Etat islamique a largement amélioré les conditions de vie des chrétiens même si ce mouvement n’est pas le seul qui constitue une menace», analyse le porte-parole. «En effet, nous constatons depuis plusieurs années que ce ne sont pas les musulmans extrémistes qui constituent la plus grande menace, mais plutôt l’islamisation de la société tout comme l’hindouisation qui muselle les voix dissidentes».
A la tête du classement, pas de changement. La Corée du Nord tient la première place depuis 2002 suivie de l’Afghanistan et de la Somalie où tant la violence que les persécutions touchent tous les aspects existentiels des chrétiens. «La particularité de notre index est qu’il donne plus de place aux pressions incessantes exercées dans le quotidien des chrétiens qu’aux violences physiques. L’absence de violence ne rend pas forcément la vie plus facile si les personnes persécutées n’ont aucune possibilité d’exprimer leur foi que ce soit en privé ou en public», précise Raymond Favre. Le rapport 2018, réalisé sur la base de questionnaires et d’entretiens dans les pays concernés, prend en compte tous les événements survenus entre le 1er novembre 2016 et le 31 octobre 2017.