Consubstantiation et d'autres termes qui changent de sens et avec parfois de
nuances chez les catholiques, orthodoxes, réformés, luthériens, anglicans ?
Et encore je crois d'autres interprétations selon Zwingli?. C'est très difficile
à comprendre et je crois apprendre seulement maintenant, qu'en tant que catholique
l' hostie est vraiment le corps du Christ et le vin le sang? et à partir de
là commencent les différences? Merci beaucoup.
Bonjour Patty,

Cette question est très vaste et a malheureusement suscité des controverses
innombrables. On peut résumer ainsi les différentes options théologiques dans
l'histoire des confessions chrétiennes: La doctrine catholique traditionnelle
(de la transsubstantiation, définie au Concile de Trente en 1551) dit qu'il y a lors de la consécration
un changement total de la substance du pain et du vin en substance du corps
et du sang du Christ". Le protestantisme s'est opposé à cette affirmation, mais
n'a pu avoir de positions unies: Luther parlait de "consubstantiation", ce qui
signifie que le pain et le vin demeurent pain et vin tout en étant aussi en
même temps corps et sang du Christ. Zwingli, quant à lui, ne voyait dans la
célébration de la Cène qu'un "mémorial" de la mort du Christ et qu'une présence
symbolique. Calvin a essayé de trouver une solution en se situant à un autre
niveau de compréhension: le pain et le vin restent du pain et du vin, mais le
Christ est présent par l'Esprit quand les fidèles communient ensemble au pain
et au vin. Il rejoint d'une certaine manière , par cette importance donnée à
l'Esprit-Saint, la perspective orthodoxe de l'eucharistie.
Qu'en est-il aujourd'hui? Ces débats sont largement dépassés, car ils partent
de notions philosophiques médiévales caduques sur la "substance". Nous ne pensons
aujourd'hui plus selon ces catégories. Il y a une large alliance oecuménique
pour affirmer cette Présence "spirituelle" du Christ lors de la communion au pain
et au vin. Après, il peut y avoir des divergences encore, je dirais de spiritualité,
concernant une présence quasi "matérielle" dans le pain et le vin (qui aboutit
dans le catholicisme à l'adoration du saint sacrement, ce qui ne peut se faire
en protestantisme : le Christ s'offrant et devenant présent lors de la communion
des fidèles, et non en dehors).
Mais de nos jours, le point le plus litigieux dans la célébration de la Cène
et qui empêche du côté catholique l'intercommunion est que selon le catholicisme
, seul un prêtre, ordonné par imposition des mains d'un évêque, a "pouvoir"
de consacrer les espèces (le moment culminant de la messe est en effet la répétition
des paroles de consécration par le prêtre qui prend la place de Jésus) alors
que pour le protestantisme l'important est l'invocation à l'Esprit (l'épiclèse),
car c'est l'Esprit de Dieu qui nous donne de communier au corps et au sang du
Christ.
Pour une vue d'ensemble plus large, je vous invite à consulter la rubrique "rites
et fêtes chrétiennes" de ce site.