L'oecuménisme recule-t-il?
Bonjour,
J'aimerais tout d'abord signaler que notre site n'a que des répondants protestants! C'est donc en tant que tel que je vous apporte une réponse, mais peut-être que des internautes catholiques pourront aussi dire leur opinion dans les commentaires!
Vous avez semble-t-il une meilleure connaissance du catholicisme que moi! Et je ne peux pas vous dire si ce genre de procesion d'entrée est "normal". Personnellement, je n'ai jamais assisté à une telle procession dans des messes paroissiales, en revanche dans certains monastères que je fréquente, il y a des processions de ce type.
Je crois qu'il ne faut surtout pas conclure trop vite de ce genre de questions "rituelles" à un recul de l'oecuménisme! Il s'agit de questions liturgiques et peut-être de certaines redécouvertes de la tradition de l'Eglise catholique, remises en valeur pour une certaine solennité de la messe ou par sens "esthétique" ou pour indiquer symboliquement une certaine "marche" jusqu'à l'autel (dans les monastères auxquels je faisais allusion, l'évangile est aussi porté, manière de le mettre en valeur au milieu des fidèles). Donc, ces points me semblent secondaire et ne pas remettre en question l'oecuménisme. Chaque Eglise a sa propre tradition, sa richesse ou sa sobriété liturgique, ce sont des manières de vivre la prière commune à respecter. Je pense que l'oecuménisme consite dans le respect des traditions liturgiques, spirituelles, doctrinales des autresEglises et non en une uniformisation des rites. Il existe d'ailleurs des Eglises très traditionnelles liturgiquement (Les processions anglicanes n'ont rien à envier à celles que vous décrivez!) qui se révèlent très ouvertes au dialogue oecuménique.
Cela dit au sujet de l'exemple que vous avez pris! Mais sur le fond, il est vrai qu'on peut avoir le sentiment que l'oecuménisme recule sur les questions de fond. Il y a un rappel fort de l'identité confessionnelle, avec l'insistance sur ce qui démarque par rapport aux autres confessions, et cela aussi bien sur des questions doctrinales (la place de l'Eglise, Marie etc..), éthiques (éthique sexuelle, avortement) ou de rapport à la société. Là encore, il ne faudrait pas chercher un unanimisme, mais un espace de dialogue et de rencontres où entendre les arguments de l'autre de manière respectueuse. On a l'impression que le repli identitaire dans chacune des confessions conduit à proférer des slogans simplistes (mais on le voit ailleurs dans notre société, notamment en politique! Ce n'est pas le simple fait des Eglises!)