Reprendre des études pour devenir pasteur

Fabio Müller-Khoury a repris des études, en théologie, à l’Université de Genève. / © Alain Grosclaude
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Fabio Müller-Khoury a repris des études, en théologie, à l’Université de Genève.
© Alain Grosclaude

Reprendre des études pour devenir pasteur

Portrait
Après une première formation en aménagement du territoire, Fabio Müller-Khoury vient de commencer le nouveau cursus accéléré proposé par la Faculté de théologie de l’Université de Genève. Il rêve de devenir pasteur.

C’est ce qu’on appelle une vocation tardive. Fabio Müller (32 ans) n’aurait jamais imaginé entreprendre un jour des études pour travailler dans un ministère. Il voit le jour et grandit au Liban dans une famille de tradition maronite peu pratiquante. «Pendant la majorité de mon enfance, j’étais athée», explique l’étudiant en théologie. Il redécouvre toutefois le Christ à l’âge de 19 ans en ouvrant un album du rocker Neal Morse annoté Matthieu 7:7. Le Sermon sur la montagne le bouleverse. 

Arrivé en Suisse pour ses études, Fabio fréquente plusieurs groupes avant de tomber sur une communauté œcuménique à Versoix et l’aumônerie de l’université. Dès lors, il décide de consacrer tout son temps libre à l’Eglise. «Peu à peu, j’ai eu envie de passer à plein temps dans le ministère.» Un souhait difcile à réaliser lorsque l’on est un jeune père de famille avec une activité professionnelle à plein temps. L’an dernier, il apprend l’ouverture d’une formation accélérée en théologie pour les personnes déjà détentrices d’un diplôme universitaire, avec une bourse à l’appui. Un cursus mis en place l’automne dernier afn de tenter de pallier la pénurie de pasteurs qui menace les Eglises romandes. 

«La première année, le programme est assez chargé, car il s’agit d’une année de mise à niveau qui permet de décrocher le bachelor en un an plutôt que trois.» Grec, hébreu, Ancien Testament, Nouveau Testament, éthique, théologie pratique et systématique, cours de méthodologie en exégèse  toutes les matières le passionnent.

Un stage durant les études

Fabio Müller-Khoury suivra ensuite encore deux années de master. Une nouveauté offerte par cette récente formation universitaire: la dernière année lui permettra de passer à la pratique avec un stage, en paroisse ou ailleurs. «Par la suite, je me verrais bien travailler dans une paroisse locale, où l’on ressent la présence établie de la communauté.» 

Sa famille libanaise n’a pas très bien accueilli sa nouvelle vocation. «J’avais une carrière en urbanisme qui s’annonçait prometteuse», explique le trentenaire, détenteur d’un bachelor en géographie et d’un master en aménagement du territoire. «Mais j’ai eu comme un appel qui ne m’a pas lâché.» Ce cursus accéléré et la bourse devraient lui permettre de répondre à cet appel, alors qu’il va devenir une nouvelle fois papa.