«J’ai une relation très intime avec les limites», résume Celine van Till. «En tant que sportive d’élite, j’ai appris à les repousser toujours plus. A toujours rechercher la perfection du geste, à viser la performance», explique l’ancienne championne de sports équestres. Elle en garde une conviction: «Nous nous les fixons des limites à nous-même. Il faut donc se confronter à nos peurs. J’ai développé une philosophie qui me pousse à penser que tout est possible, du moment où l’on met tout en œuvre pour y arriver… Bien que le résultat ne soit pas toujours celui que l’on imaginait, on arrivera à apprendre quelque chose.»

En 2008, à la suite d’une chute, la Genevoise souffre d’un traumatisme crânio-cérébral. Sa carrière se réoriente une première fois vers le paradressage: elle a d’ailleurs participé aux Jeux paralympiques dans cette discipline. Elle bifurque ensuite vers l’athlétisme, et court le 100 mètres en 15 secondes. Les troubles d’équilibre perdurant, elle doit renoncer, en 2021 à ceux-ci, à quelques mois des Jeux de Tokyo, pour lesquels elle espérait se qualifier comme sprinteuse. «J’ai fait une nouvelle chute sur la tête, et j’ai dû reconnaître que j’étais arrivée à une limite que ma santé m’imposait pour ne pas me mettre en danger.»

«Reconnaître mes limites m’a permis de poursuivre mon chemin», note-t-elle. Elle entame un CAS (certificat d’études avancées) en éthique santé et environnement. «L’éthique me guide au travers de mes projets», insiste-t-elle. La trentenaire s’engage également en politique au sein du PLR et espère être élue au Grand Conseil genevois en avril. «Qui dit élection dit que tout ne dépend pas de soi… Mais je garde ma ligne, je défends les projets qui me tiennent à cœur et je m’engage dans mes domaines de compétence», énumère-t-elle.

Elle n’a pas tourné la page de sa carrière sportive pour autant. «J’ai une bonne endurance et j’ai beaucoup de force, selon la Fédération suisse. Ils m’ont donc encouragée à essayer le cyclisme avec un vélo adapté.» De premiers résultats prometteurs: en 2022, elle est double championne d’Europe en paracyclisme sur route.