T’inquiète!
A u moment d’écrire ces lignes, je reviens d’un week-end de formation pour les Jacks de notre région.
Et je dois vous l’avouer, je suis rentrée toute chamboulée, car ce sont eux, les Jacks, qui m’ont transmis la force de continuer dans cette période où parfois, j’aurais envie d’abandonner, car je me sens très seule.
En effet, j’ai découvert des Jeunes, Adolescents, Combattants, Kiffant’ Solidaires car comme entrée en matière pour vivre ce week-end, les normes Covid n’étaient pas des plus accueillantes, avec d’autre part la demande du pass sanitaire qui se profile pour louer un chalet, ou pour simplement continuer ses études.
Sujets chauds que nous avons pu aborder dans le respect de nos divergences, même si, à ma grande surprise, la large majorité était vaccinée, la pression est bien là et fragilise la vie communautaire.
Mariage pour tous… pas même un sujet mais une évidence, que voilà une nouvelle génération.
Cadeau que d’accompagner des jeunes qui ont des envies, des projets qui avancent à leur rythme qui n’est pas le mien, c’est vrai, qui ont des priorités qui ne sont pas toujours les miennes mais ils m’ont donné envie de continuer à les soutenir, car ils doivent s’approprier leur territoire, être les bâtisseurs de leur Eglise et avancer avec confiance dans ce monde qui est anxiogène.
Des jeunes qui ne vont être présents, actifs que pour une période définie car, leurs formations, leurs choix de vie vont certainement les emmener ailleurs pour un temps ou pour longtemps.
Alors, oui, je m’attache à eux, je les aime sans les emprisonner. Certainement même que je les prépare à leur envol en ne les figeant pas dans ces identités que nous leurs avons attribuées au premier regard, car ils bougent, la vie les façonne, parfois les assouplit, d’autres fois les endurcit mais ils sont de beaux adultes en devenir.
Au fil des mois et des années, nous apprenons à lâcher, lâcher d’abord la main de nos enfants, puis nous leur laissons prendre toujours un peu plus d’autonomie mais l’évolution des moyens de communication n’autorise plus la confiance, la prise de risque et les jeunes sont en permanence sous contrôle avec un fil à la patte. Lors du weekend, ils m’ont dit, en résumant un peu: «Qu’il fallait voir le verre à moitié plein et non à moitié vide. Ça signifie qu’il faut, quoi qu’il se passe, garder espoir en voyant les choses du bon côté.» Et le «t’inquiète» est leur manière à eux de penser que tout va bien se passer dans une situation plus ou moins désastreuse.
Alors osons leur faire confiance et encourageons-les à prendre le risque de la passion, de la liberté, du rêve, du rire, de l’infidélité aux garants du non-changement, mais aussi du risque de… perdre du temps, quitter la famille, ne pas être mort, être en suspens, décevoir, penser… car le risque ne se loge pas nécessairement là où on l’attend et c’est en osant prendre le risque de la Vie que, tout d’un coup, surgit l’Inespéré de Dieu.
Alors T’inquiète, existe, va, aime !