La qualité de notre œuvre, c’est quand l’Esprit façonne la nature - Blog d'été 2

La qualité quand l'Esprit façonne la nature / Quand l'Esprit façonne la nature
i
La qualité quand l'Esprit façonne la nature
Quand l'Esprit façonne la nature

La qualité de notre œuvre, c’est quand l’Esprit façonne la nature - Blog d'été 2

Par Jean-Pierre Thévenaz
11 juin 2019

Pas de soumission à la nature des choses ! Nos travaux et activités – de femmes comme d’hommes, de privés comme de professionnels, de nécessité physique comme de pure détente – ne laissent pas libre cours à la nature : dans la force de l’Esprit de Pentecôte, c’est bien plutôt la vie, et elle seule, qu’on va laisser travailler ! Cette force créatrice façonne la nature, la freine et la forme, l’embellit et l’organise, pour le bien et pour le beau : avec elle, nos travaux seront de qualité, respectant et utilisant la nature comme la vie le fait.

«Viens, Esprit créateur !» : cette invocation réduit donc nos prétentions à sauver par nous-mêmes notre propre travail et notre propre monde, elle fait place à une autre créativité qui va venir façonner nos œuvres, freiner et former nos productions, assurer leur qualité.

«Qui veut sauver sa vie la perdra, dit notre thérapeute Jésus… Si une personne gagne toutes les richesses du monde, mais se perd ou se détruit elle-même, à quoi cela lui sert-il ? Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles, l’Humain aura honte de lui en venant dans sa gloire et celle du Père et de ses saints messagers.» (Luc 9,24 ss.) Toute une nuée de forces entourent et prolongent celle de Jésus : telle est la réussite promise à qui n’en aura pas honte !

Notre tentation serait de tout laisser croître, d’en vouloir trop ou toujours davantage, de récolter tout ce qui pousse. L’été nous saoule, la nature nous gave (et parfois nous frustre) : il est donc bon qu’un Esprit créateur vienne nous stopper, nous apaiser, nous orienter, car ce sera un rappel de l’essentiel et de la qualité visée. N’en ayons pas honte ! Prenons même le recul d’un temps d’arrêt, de «sabbat»… – voire de «grève» ! 

Alors naîtra de nous un geste utile, efficace, peut-être beau : nous aurons retenu notre élan, coupé certains excès et modelé notre réussite. Notre travail n’a en effet pas pour vertu de déployer son maximum, mais son mieux : pour ne pas abuser de tout notre potentiel, nous laisserons l’Esprit créateur donner forme aux matériaux à travers nos propres forces créatrices. Il doit gérer les quantités, disions-nous ici voici 15 jours, mais surtout des qualités, dirons-nous aujourd’hui.

Et ces qualités commencent par des gestes ralentis, une retenue, une prudence et une patience, une modération – toutes qualités spirituelles que l’apôtre Paul énumérait bien avant nous (Galates 5). Le producteur ou la productrice que nous sommes entend en effet avant tout viser et soigner une réussite promise, mais sans sortir de ses propres limites ni abuser non plus de ses matériaux, aussi riche et varié que soit le monde à sa disposition.

Raison de plus pour invoquer ici l’inspiration et la modération de l’Esprit créateur ! Le bon vigneron sait en effet, à l’heure des «effeuilles», nettoyer sa vigne, c’est-à-dire en ôter les bourgeonnements superflus et les pousses excessives, pour que les fruits soient bons (Jean 15,2).

(Travaux d’été n° 2 = page 14 du blog «Laisser travailler la vie»)