Un leader africain à la tête de l'Alliance réformée mondiale
7 avril 2000
Changement de style à l'Alliance Réformée Mondiale (ARM) qui a nommé pour la première fois un secrétaire général africain à la tête d'une institution regroupant 75 millions de fidèles de tradition protestante réformée
Le Ghanéen Setri Nyomi a promis de sortir de l'impasse de la société capitaliste, de lutter en faveur de l'égalité entre femmes et hommes.Docteur en théologie de Princeton, ce pasteur de 45 ans a été choisi pour ses capacités d'écoute, sa connaissance des Eglises du sud et de leur contexte socio-économique. "Nous devons chercher une nouvelle communauté humaine qui ne dépende pas du capitalisme," a-t-il répondu a un journaliste qui l'interrogeait sur les liens entre calvinisme et capitalisme.
Depuis plusieurs années, l'Alliance réformée mondiale s'est engagée à lier l'expression de la foi chrétienne à la prise en compte de l'injustice économique et de la destruction écologique. Au sud comme au nord, de plus en plus de croyants sont conscients que la foi concerne toute la vie et toute vie, y compris celle de la planète.
Que peut faire une organisation religieuse internationale en faveur d'un tel programme? Le nouveau secrétaire général le reconnaît : " Une organisation qui n'est pas pertinente pour les gens de la base, qui ne s'intéresse pas à leurs besoins essentiels, n'a pas besoin d'être soutenue". En présentant ses priorités à la presse, il s'est engagé à ce que les efforts de ses 11 collaborateurs à Genève " ne restent pas dans des dossiers ".
Pour avoir travaillé plusieurs années à Nairobi au service de la Conférence des Eglises de toute l'Afrique (CETA), Setri Nyomi connaît les difficultés des institutions ecclésiales à rester en contact avec la base. Parfois l'ARM est même méconnue des protestants réformés qui ignorent son histoire pourtant plus que centenaire. Un défi que ce pasteur s'est engagé à relever en prenant son bâton de pèlerin pour rencontrer les différentes sensibilités réformées. "Je n'ai pas peur d'aller chez les conservateurs (fondamentalistes) pour que chacun puisse partager sa lecture de la Bible". Il est vrai que le thème de l'injustice et la vision d'un christianisme social ne sont pas encore partagés par tous.
§L'héritage du tchèque Milan OpocenskyLe style de Setri Nyomi promet d'être différent de celui de son prédécesseur, le professeur tchèque Milan Opocensky. Pendant 10 ans, la rigueur et l'exigence théologique de ce dernier ont permis d'engager des dialogues de haut niveau avec plusieurs familles de la Réforme, des Luthériens aux Hussites, en passant par les Mennonites ou les Moraves. Un héritage que ne renie pas le Ghanéen.
Les Eglises du sud attendent de leur nouveau secrétaire général qu'il décline sa différence. Il répond en évoquant le sens africain de la famille où solidarité et interdépendance sont essentielles. Et quand la famille fonctionne mal? La question ne le décontenance guère. La famille n'est pas un lieu d'uniformité, c'est là où les dons des uns et des autres sont réellement utilisés". Cette réponse s'inscrit bien dans la définition des objectifs de l'ARM qu'il a présentée à la presse au début du mois: "Transformer la souffrance des gens en vie ".
Depuis plusieurs années, l'Alliance réformée mondiale s'est engagée à lier l'expression de la foi chrétienne à la prise en compte de l'injustice économique et de la destruction écologique. Au sud comme au nord, de plus en plus de croyants sont conscients que la foi concerne toute la vie et toute vie, y compris celle de la planète.
Que peut faire une organisation religieuse internationale en faveur d'un tel programme? Le nouveau secrétaire général le reconnaît : " Une organisation qui n'est pas pertinente pour les gens de la base, qui ne s'intéresse pas à leurs besoins essentiels, n'a pas besoin d'être soutenue". En présentant ses priorités à la presse, il s'est engagé à ce que les efforts de ses 11 collaborateurs à Genève " ne restent pas dans des dossiers ".
Pour avoir travaillé plusieurs années à Nairobi au service de la Conférence des Eglises de toute l'Afrique (CETA), Setri Nyomi connaît les difficultés des institutions ecclésiales à rester en contact avec la base. Parfois l'ARM est même méconnue des protestants réformés qui ignorent son histoire pourtant plus que centenaire. Un défi que ce pasteur s'est engagé à relever en prenant son bâton de pèlerin pour rencontrer les différentes sensibilités réformées. "Je n'ai pas peur d'aller chez les conservateurs (fondamentalistes) pour que chacun puisse partager sa lecture de la Bible". Il est vrai que le thème de l'injustice et la vision d'un christianisme social ne sont pas encore partagés par tous.
§L'héritage du tchèque Milan OpocenskyLe style de Setri Nyomi promet d'être différent de celui de son prédécesseur, le professeur tchèque Milan Opocensky. Pendant 10 ans, la rigueur et l'exigence théologique de ce dernier ont permis d'engager des dialogues de haut niveau avec plusieurs familles de la Réforme, des Luthériens aux Hussites, en passant par les Mennonites ou les Moraves. Un héritage que ne renie pas le Ghanéen.
Les Eglises du sud attendent de leur nouveau secrétaire général qu'il décline sa différence. Il répond en évoquant le sens africain de la famille où solidarité et interdépendance sont essentielles. Et quand la famille fonctionne mal? La question ne le décontenance guère. La famille n'est pas un lieu d'uniformité, c'est là où les dons des uns et des autres sont réellement utilisés". Cette réponse s'inscrit bien dans la définition des objectifs de l'ARM qu'il a présentée à la presse au début du mois: "Transformer la souffrance des gens en vie ".