Après sa conversion, Paul se consacre entièrement à l'évangélisation des "gentils" (les non-juifs, les païens). Il accomplit plusieurs voyages de mission dans l'Empire romain en prêchant l'Evangile partout où il passe et organisent les chrétiens en communautés partout où il séjourne: Thessalonique, Athènes, Corinthe, Chypre, Antioche, Ephèse. Sa dernière étape est l'Espagne où il est arrêté et ramené à Rome. On ne connaît pas les circonstances exactes de sa mort. On pense qu'il est mort martyr à Rome en 64 au cours des persécutions ordonnées par Néron contre les chrétiens. Toute sa vie, il est resté en relation par lettre avec les communautés qu'il a fondées ou dont il a partagé la vie pendant un temps. (Encadré 3)

"Le Mystère Paul: dialogues choisis"

Rabbin Joseph Levi (Grand rabbin de Florence): "la polémique de Paul est la première contestation de la chose la plus fondamentale de la religion juive: l'application de la Loi et le statut fondamental de la Loi mosaïque. Dans ce sens, la contestation de Paul était la première attaque violente anti-juive du monde antique.

Daniel Boyarin (historien): En étudiant les lettres de Paul, je me suis dit: voici un juif qui, au premier siècle, s'attaquait à plusieurs question auxquelles les juifs sont encore confrontés et tout particulièrement aujourd'hui, au XXe siècle. Des questions d'identité, de préservation de notre identité particulière, et de la tension inévitable avec l'idée de solidarité mondiale et d'universalisme. Quand Paul demande dans l'épître aux Romains: "Comment le Dieu du monde entier peut-il être le Dieu d'un seul peuple?", il se pose une question théologique, éthique et politique à laquelle les juifs doivent encore faire face".