Pasteur et thérapeute: une double formation pour accompagner les gens en crise
15 décembre 2000
Souvent démunis face au désarroi que vivent certains de leurs paroissiens, des pasteurs se sont formés à différentes approches thérapeutiques pour mieux accompagner ceux qui traversent une crise personnelle
Devenus thérapeutes professionnels, ils conjuguent au quotidien accompagnement pastoral et thérapie. Mais où s'arrête la thérapie et où commence le témoignage pastoral? "Je me suis aperçu au cours de ma carrière, que les gens qui traversaient une période douloureuse de leur vie ne pouvaient entendre mon discours de théologien, se souvient le pasteur Bernard Rigo, qui a passé 23 ans dans la paroisse de Leysin. "Moi-même j'étais incapable d'entendre leur détresse. J'avais le sentiment de passer à côté des gens, d'être impuissant à les aider véritablement".
Devant ce sentiment d'échec, Bernard Rigo se remet en question et choisit de se former à la thérapie de famille. Il se spécialise en hypnose clinique, thérapie relationnelle remise au goût du jour par le psychiatre américain Milton Erickson. Sa formation très complète débouche sur un diplôme de spécialisation en éthique à l'Université de Lausanne.
"Le terme d'hypnose traîne des relents de magie, constate Bernard Rigo, qui tient à préciser que l'hypnothérapie est une discipline sérieuse,reconnue et utilisée de plus en plus dans le monde médical et paramédical, qui demande une longue formation".Il est séduit par cette thérapie qui apprend aux gens à maîtriser leurs angoisses, à trouver en eux les ressources nécessaires pour surmonter leurs problèmes. Il se plaît à rappeler que l'hypnose est un état naturel de l'être humain. "Quand on part dans ses rêveries, on se retrouve dans un état assimilable à la transe hypnotique. On peut délibérément apprendre à amplifier ces moments".
En charge d'un ministère d'écoute, d'accompagnement et de soutien de l'Eglise évangélique réformée vaudoise à Aigle, Bernard Rigo a un carnet de rendez-vous bien rempli. Son travail de thérapeute ne lui a pas fait perdre de vue son engagement pastoral. "Je suis attentif à la présence du souffle de Dieu en chacun. L'hypnose clinique m'a simplement fourni un outil supplémentaire pour me permettre d'aider concrètement les gens à restaurer leur confiance en eux et en Dieu, c'est une dimension supplémentaire à laquelle je tiens. Il est bien clair aussi que je ne fais pas de prosélytisme".
§Prendre soin des gensAutre pionnier de l'approche thérapeutique, le pasteur Daniel Gloor à Rolle pratique des thérapies de famille depuis dix ans pour mieux remplir sa vocation pastorale de témoin de l'Evangile."L'écoute active que je pratiquais comme pasteur lors de cures d' âme (entretien face à face) ne me semblait pas suffisante pour appréhender les réalités complexes de la vie relationnelle" explique-t-il. Il a acquis à l'Institut de systémique à Fribourg les instruments nécessaires pour pouvoir mieux "prendre soin" des gens qui sollicitent son aide.
N'y a-t-il pas confusion des genres en portant deux casquettes différentes? "Non" répond catégoriquement Daniel Gloor qui précise qu'en habitant la cure, il affiche haut et clair qu'il est pasteur. "La spécificité de mon accompagnement relève de la pastorale et renvoie prioritairement à la dimension spirituelle de l'existence".
"Au cours d'une psychothérapie, explique Catherine Depierraz, animatrice à La Cascade à Renens, lieu d'écoute et d'accompagnement récemment aménagé dans la banlieue lausannoise, la personne est toujours renvoyée à elle-même. Avec notre dimension pastorale, nous pouvons aussi lui proposer une approche spirituelle si elle le désire".
"Il y a toujours, sous-jacente, la quête du sens de leur vie chez les gens qui traversent une période difficile et s'adressent à nous", rappelle Bernard Rigo. En étant pasteurs et thérapeutes, nous sommes simplement mieux équipés pour apporter une aide concrète".
Devant ce sentiment d'échec, Bernard Rigo se remet en question et choisit de se former à la thérapie de famille. Il se spécialise en hypnose clinique, thérapie relationnelle remise au goût du jour par le psychiatre américain Milton Erickson. Sa formation très complète débouche sur un diplôme de spécialisation en éthique à l'Université de Lausanne.
"Le terme d'hypnose traîne des relents de magie, constate Bernard Rigo, qui tient à préciser que l'hypnothérapie est une discipline sérieuse,reconnue et utilisée de plus en plus dans le monde médical et paramédical, qui demande une longue formation".Il est séduit par cette thérapie qui apprend aux gens à maîtriser leurs angoisses, à trouver en eux les ressources nécessaires pour surmonter leurs problèmes. Il se plaît à rappeler que l'hypnose est un état naturel de l'être humain. "Quand on part dans ses rêveries, on se retrouve dans un état assimilable à la transe hypnotique. On peut délibérément apprendre à amplifier ces moments".
En charge d'un ministère d'écoute, d'accompagnement et de soutien de l'Eglise évangélique réformée vaudoise à Aigle, Bernard Rigo a un carnet de rendez-vous bien rempli. Son travail de thérapeute ne lui a pas fait perdre de vue son engagement pastoral. "Je suis attentif à la présence du souffle de Dieu en chacun. L'hypnose clinique m'a simplement fourni un outil supplémentaire pour me permettre d'aider concrètement les gens à restaurer leur confiance en eux et en Dieu, c'est une dimension supplémentaire à laquelle je tiens. Il est bien clair aussi que je ne fais pas de prosélytisme".
§Prendre soin des gensAutre pionnier de l'approche thérapeutique, le pasteur Daniel Gloor à Rolle pratique des thérapies de famille depuis dix ans pour mieux remplir sa vocation pastorale de témoin de l'Evangile."L'écoute active que je pratiquais comme pasteur lors de cures d' âme (entretien face à face) ne me semblait pas suffisante pour appréhender les réalités complexes de la vie relationnelle" explique-t-il. Il a acquis à l'Institut de systémique à Fribourg les instruments nécessaires pour pouvoir mieux "prendre soin" des gens qui sollicitent son aide.
N'y a-t-il pas confusion des genres en portant deux casquettes différentes? "Non" répond catégoriquement Daniel Gloor qui précise qu'en habitant la cure, il affiche haut et clair qu'il est pasteur. "La spécificité de mon accompagnement relève de la pastorale et renvoie prioritairement à la dimension spirituelle de l'existence".
"Au cours d'une psychothérapie, explique Catherine Depierraz, animatrice à La Cascade à Renens, lieu d'écoute et d'accompagnement récemment aménagé dans la banlieue lausannoise, la personne est toujours renvoyée à elle-même. Avec notre dimension pastorale, nous pouvons aussi lui proposer une approche spirituelle si elle le désire".
"Il y a toujours, sous-jacente, la quête du sens de leur vie chez les gens qui traversent une période difficile et s'adressent à nous", rappelle Bernard Rigo. En étant pasteurs et thérapeutes, nous sommes simplement mieux équipés pour apporter une aide concrète".