Religio 2001: le Salon religieux de Paris donne dans le bric-à-brac
4 février 2001
Le 7ème Salon International des Objets du Culte et Services des Eglises chrétiennes s’est tenu du 3 au 5 février à la Porte de Versailles
Les lave-linge y côtoyaient les stands des maisons d'édition et les bondieuseries. Petite flânerie chez les marchands du temple.
Photos à disposition à Protestinfo, tel 021/ 312 89 54«Voici le confessionnal dernière génération. Il ira dans l’espace, celui-là !», se vante le représentant d’une maison spécialisée dans la fabrication de chaires et de bancs d’église. Ambiance feutrée et lumière tamisée, le nec plus ultra des confessionnaux est doté d'un système de climatisation.
A quelques mètres de là, des mannequins en plastique arborent des aubes, signées Jean-Charles de Castelbajac. A l’évidence, la sobriété n’est pas de mise à Religio. Il s’agit d’attirer le chaland et de faire des affaires.
Le Salon est divisé en deux parties: l’une ouverte au grand-public et l’autre réservée aux professionnels. Malheureusement pour les curieux, la seconde est de loin la plus pittoresque. «On y trouve une quantité invraisemblable de bondieuseries, c’est à vous faire dresser les cheveux sur la tête», s’emporte le pasteur Batty, membre de la Fédération protestante de France.
Même s’ils sont d’un goût discutable, les ciboires, les cierges et les icônes ont leur place dans un salon religieux. La surprise vient plutôt des stands qui exposent des télécopieurs et des appareils ménagers. L’explication est simple: les paroisses éditent de nombreux documents, elles ont donc besoin de machines puissantes. Les congrégations religieuses qui rassemblent plusieurs dizaines de personnes sont des clientes intéressantes pour les vendeurs de lave-linge ou de cuisinières.
Au détour des allées, on découvre aussi des entreprises high-tech, spécialisées dans la sonorisation des églises, le chauffage des grands espaces, ou encore dans la commande à distance des cloches.
§Le Comité d’éthique a fait le ménageLorsqu'on franchit la porte qui sépare la partie professionnelle de la partie grand-public, l’ambiance change. La plupart des stands sont tenus par des maisons d’édition, ce qui donne à l’exposition un faux-air de Salon du Livre. Les stands protestants y sont rares: «90% des exposants sont catholiques, il n’y a que trois stands protestants»,remarque Christian Bonnet, secrétaire général de la Société biblique française et membre du Comité d’éthique de Religio. «Cette année, il y a tout de même moins de quincaillerie que les années précédentes, le comité d’éthique a fait le ménage», affirme-t-il. Le Comité s’occupe également de garantir l’aspect interconfessionnel du Salon et les gens qui défendent des positions extrémistes et sont opposés à l’œcuménisme, sont écartés.
§Attirer le grand publicLe but de ce Salon est d’attirer le grand public. «Pour le moment, les visiteurs sont surtout des ecclésiastiques ou des gens très engagés dans leur paroisse. Il serait bon qu’à l’avenir davantage de gens visitent le Salon, simplement parce qu’ils sont intéressés par la spiritualité et savent qu’ils trouveront ici une exposition susceptible de les intéresser», précise Christian Bonnet.
Le Comité d’éthique a également insisté pour que des activités culturelles viennent contrebalancer l’ambiance très commerciale du Salon. Cette initiative a porté ses fruits puisqu'à l'heure de la première conférence dans le cadre des «Cafés littéraires» du salon, une soixantaine de personnes se bouscule pour pouvoir suivre l’exposé intitulé «Bible et histoire». Marie Letourneux, 65 ans, est venue tout spécialement pour les conférences: «Je fais de la catéchèse et maintenant que je suis retraitée, j’ai tout le temps d’approfondir mes connaissances», explique-t-elle.
Au-delà de l’espace dévolu aux maisons d’édition, on trouve les nombreuses agences de voyages spécialisées dans l’organisation des pèlerinages. Leurs stands ne désemplissent pas, preuve que le tourisme chrétien est une activité lucrative.
§Sobriété protestanteA côté d’un étalage proposant des séjours à Lourdes, le stand de la Fédération protestante de France affiche une sobriété qui tranche dans ce décor clinquant: un fauteuil, des affiches et quelques publications mises à disposition du public. «Aujourd’hui, j’ai eu la visite d’une quinzaine de protestants, c’est exceptionnel; en général, je n’en vois pas plus de trois ou quatre par jour », déclare Myriam Delarbre, responsable de la communication pour la Fédération. En dépit du statut ultra-minoritaire des protestants dans le Salon, Myriam Delarbre prend les choses avec philosophie: «C’est intéressant d’être ici, pour rencontrer des gens et montrer aux catholiques qu’ils ne sont pas tous seuls. Les années précédentes, j’étais choquée par tout le bric-à-brac exposé. Maintenant, j’en prends mon parti. Après tout, c’est pratique pour les pasteurs et les prêtres, car en dehors de l’expo, ce n’est pas facile de trouver une entreprise capable de sonoriser une église par exemple».
Photos à disposition à Protestinfo, tel 021/ 312 89 54«Voici le confessionnal dernière génération. Il ira dans l’espace, celui-là !», se vante le représentant d’une maison spécialisée dans la fabrication de chaires et de bancs d’église. Ambiance feutrée et lumière tamisée, le nec plus ultra des confessionnaux est doté d'un système de climatisation.
A quelques mètres de là, des mannequins en plastique arborent des aubes, signées Jean-Charles de Castelbajac. A l’évidence, la sobriété n’est pas de mise à Religio. Il s’agit d’attirer le chaland et de faire des affaires.
Le Salon est divisé en deux parties: l’une ouverte au grand-public et l’autre réservée aux professionnels. Malheureusement pour les curieux, la seconde est de loin la plus pittoresque. «On y trouve une quantité invraisemblable de bondieuseries, c’est à vous faire dresser les cheveux sur la tête», s’emporte le pasteur Batty, membre de la Fédération protestante de France.
Même s’ils sont d’un goût discutable, les ciboires, les cierges et les icônes ont leur place dans un salon religieux. La surprise vient plutôt des stands qui exposent des télécopieurs et des appareils ménagers. L’explication est simple: les paroisses éditent de nombreux documents, elles ont donc besoin de machines puissantes. Les congrégations religieuses qui rassemblent plusieurs dizaines de personnes sont des clientes intéressantes pour les vendeurs de lave-linge ou de cuisinières.
Au détour des allées, on découvre aussi des entreprises high-tech, spécialisées dans la sonorisation des églises, le chauffage des grands espaces, ou encore dans la commande à distance des cloches.
§Le Comité d’éthique a fait le ménageLorsqu'on franchit la porte qui sépare la partie professionnelle de la partie grand-public, l’ambiance change. La plupart des stands sont tenus par des maisons d’édition, ce qui donne à l’exposition un faux-air de Salon du Livre. Les stands protestants y sont rares: «90% des exposants sont catholiques, il n’y a que trois stands protestants»,remarque Christian Bonnet, secrétaire général de la Société biblique française et membre du Comité d’éthique de Religio. «Cette année, il y a tout de même moins de quincaillerie que les années précédentes, le comité d’éthique a fait le ménage», affirme-t-il. Le Comité s’occupe également de garantir l’aspect interconfessionnel du Salon et les gens qui défendent des positions extrémistes et sont opposés à l’œcuménisme, sont écartés.
§Attirer le grand publicLe but de ce Salon est d’attirer le grand public. «Pour le moment, les visiteurs sont surtout des ecclésiastiques ou des gens très engagés dans leur paroisse. Il serait bon qu’à l’avenir davantage de gens visitent le Salon, simplement parce qu’ils sont intéressés par la spiritualité et savent qu’ils trouveront ici une exposition susceptible de les intéresser», précise Christian Bonnet.
Le Comité d’éthique a également insisté pour que des activités culturelles viennent contrebalancer l’ambiance très commerciale du Salon. Cette initiative a porté ses fruits puisqu'à l'heure de la première conférence dans le cadre des «Cafés littéraires» du salon, une soixantaine de personnes se bouscule pour pouvoir suivre l’exposé intitulé «Bible et histoire». Marie Letourneux, 65 ans, est venue tout spécialement pour les conférences: «Je fais de la catéchèse et maintenant que je suis retraitée, j’ai tout le temps d’approfondir mes connaissances», explique-t-elle.
Au-delà de l’espace dévolu aux maisons d’édition, on trouve les nombreuses agences de voyages spécialisées dans l’organisation des pèlerinages. Leurs stands ne désemplissent pas, preuve que le tourisme chrétien est une activité lucrative.
§Sobriété protestanteA côté d’un étalage proposant des séjours à Lourdes, le stand de la Fédération protestante de France affiche une sobriété qui tranche dans ce décor clinquant: un fauteuil, des affiches et quelques publications mises à disposition du public. «Aujourd’hui, j’ai eu la visite d’une quinzaine de protestants, c’est exceptionnel; en général, je n’en vois pas plus de trois ou quatre par jour », déclare Myriam Delarbre, responsable de la communication pour la Fédération. En dépit du statut ultra-minoritaire des protestants dans le Salon, Myriam Delarbre prend les choses avec philosophie: «C’est intéressant d’être ici, pour rencontrer des gens et montrer aux catholiques qu’ils ne sont pas tous seuls. Les années précédentes, j’étais choquée par tout le bric-à-brac exposé. Maintenant, j’en prends mon parti. Après tout, c’est pratique pour les pasteurs et les prêtres, car en dehors de l’expo, ce n’est pas facile de trouver une entreprise capable de sonoriser une église par exemple».