La première église de gare de Suisse s’ouvre dimanche à Zurich :Recueillement multiculturel à l’entresol
A l’entrée de la chapelle, les symboles des cinq principales religions (chrétienne, juive, musulmane, bouddhiste et hindouiste) sont discrètement affichés pour signaler que chacun est le bienvenu, quelle que soit on appartenance religieuse. En-dessous, une rangée de lumignons clignotent paisiblement. La lumière diffusée par deux vitraux très sobres et des spots au sol est apaisante. A côté, deux salles d’accueil à l’aspect monacal serviront de parloir. Deux aumôniers, l’un protestant, l’autre catholique, se relayeront sept jours sur sept, dès sept heures du matin et jusqu’à la fermeture des magasins, pour accueillir ceux qui souhaiteraient un moment de partage pour dialoguer, solliciter un conseil ou une aide, soulager leur cœur, engager une réflexion. « On pourra pleurer si on le souhaite », explique Toni Zimmemann, qui a été pendant treize ans aumônier des prisons. Roman Angst pour sa part, s’est formé à la thérapie familiale. Tous deux bénéficient d’une solide formation à la relation d’aide.
§Du temps pour souffler «Arrêtez-vous, entrez, notre temps est à vous », expliquent-ils dans un dépliant d’information sur l’ église de gare de Zurich. « Pour nous, le temps, ce n’est pas de l’argent ». Le ton est donné. Au carrefour des routes, les deux aumôniers tiennent à être à la disposition de ceux qui souhaitent parler,entendre une parole de vie qui leur permette de mieux se remettre en marche, ou s'offrir un temps à soi pour souffler. Qu’on ne s’y trompe pas. L’endroit se veut une oasis de paix mais pas un lieu de convivialité pour boire des coups ou se faire une « fixette ».
Les aumôniers sont toutefois prêts à dépanner ou à orienter leurs interlocuteurs en cas d’urgence ou de détresse sur des services sociaux voisins, vers le centre médical de la gare ou vers tout service social adéquat.
Ils seront aidés dans leur travail d’accueil par un réseau de bénévoles qui peuvent au besoin servir de traducteurs, notamment pour les communautés originaires des Balkans qui transitent souvent à la gare de Zurich.