De l'avis de la Commission, le dialogue entre les gens de la région est l'un des moyens de combler le fossé entre "les perceptions très divergentes des deux parties devant la réalité à laquelle elles se trouvent confrontées". Cet échange de perceptions a été d'ailleurs l'une des caractéristiques de ce Séminaire sur la justice et la paix au Moyen-Orient.

Dalia Landau, israélienne, mère de trois enfants, a souligné l'importance de ces rencontres face-à-face avec des citoyens palestiniens : "Ce que la plupart des Israéliens découvrent en regardant la télévision, c'est que les Palestiniens sont des employés sous-payés et des terroristes. C'est pourquoi nous nous adressons à vous en tant que tierce partie car nous avons terriblement besoin de votre aide pour nous faire comprendre la dignité de l'autre."

Quant à Huda Abu Gharbieh, palestinienne et mère de quatre enfants, elle a raconté comment en ouvrant le matin la fenêtre de la chambre de ses enfants, elle prie pour que ce jour n'apporte aucune mauvaise nouvelle. "Je suis sûre qu'il y a une mère israélienne comme moi... Rendons justice à l'enfant palestinien comme à l'enfant israélien."

Dalia Landau a aussi parlé de sa vie dans la maison de Ramallah près de Jérusalem, qui appartenait autrefois à une famille palestinienne. Un jour, alors qu'elle était étudiante à l'université, elle a entendu frapper à la porte. Dehors, se tenaient trois hommes arabes, bien vêtus, dont l'un était né dans la maison. Elle les a invités à entrer, et c'est ainsi que débuta une longue amitié avec l'un des premiers habitants de la maison. Celle-ci est devenue aujourd'hui un lieu de rencontre pour arabes et juifs, une garderie pour enfants arabes et un camp d'été pour jeunes. A la fin du Séminaire, le pasteur Konrad Raiser, secrétaire général du COE, a souligné la volonté des Eglises de s'engager à rétablir la paix dans la région.