Radio: La Première passera Noël chez Les Vaudois du Piémont
Autrefois, les Vaudois s’adressaient à Dieu en français et les catholiques en italien ! » Giovanni Genre, modérateur de la Table Vaudoise depuis un an, s’exprime dans un français impeccable. Ses parents sont des anciens émigrés français venus de Nice et de Marseille. « Avant l’invasion de la télévision dans les années 60 qui a progressivement imposé l’italien à tous, on parlait français dans ces vallées. Aujourd’hui encore, une fois par mois, le culte se fait en français à Torre Pellice ».
L’Eglise Vaudoise rassemble 30'000 personnes dans toute l’Italie, dont la moitié dans les vallées vaudoises du Piémont. Autant dire que les problèmes des minorités, ça la connaît. Eglise nationale reconnue depuis 1984, elle a son siège à Rome, d’où elle a su imposer une pensée protestante forte sur les sujets éthiques qui préoccupent la société. « Nous sommes une minorité significative, porteuse de sens, qui a su s’imposer comme une référence dans le débat culturel et éthique, explique Giovanni Genre, au niveau du gouvernement, on sollicite souvent l’avis de notre commission, notamment sur des problèmes de bioéthique. On connaît notre recherche d’ouverture, notre engagement en faveur de la liberté de conscience et du respect des autres confessions et religions. La Fédération des Eglises Evangéliques d’Italie, à laquelle est rattachée l’Eglise Vaudoise, vient tout récemment de signer une déclaration commune pour le dialogue interreligieux avec l’Union des communautés et organisations islamiques en Italie qui représente 130 mosquées et 70 organisations musulmanes en Italie. Ce document précise la volonté réciproque d’apprendre à se connaître dans le respect et l’amour de l’autre et de préserver la cohabitation, sans toutefois nier les divergences et des préjugés des deux communautés. ».
Les interlocuteurs qui donnent le plus de fil à retordre aux Vaudois sont, de l’avis de Giovanni Genre, les Eglises et mouvements évangélistes qui reprochent aux Vaudois d’avoir cédé sur trop de points dans leur volonté d’ouverture et de tolérance. Il faut dire que cet esprit d’ouverture, les Vaudois l’ont acquis à force d’avoir été enfermés dans le ghetto de leurs montagnes, persécutés pour leur protestantisme d’avant la Réforme, persécutés, bannis et exilés tout au long de leur histoire.