Persécutés
En août 2018, dans l’État du Pendjab, Anjali Masih, une fillette de 9 ans, a été violée et tuée parce que sa famille était devenue chrétienne. Les responsables chrétiens locaux pensent que ce crime avait pour but de dissuader d’autres gens de se convertir au christianisme (source: Portes ouvertes, 14 octobre 2018).
Certains diront peut-être que toutes les religions se valent et qu’il suffit d’être sincère. Alors, pourquoi générer tant de problèmes en apportant la foi chrétienne dans une région qui n’en veut pas?
Ce raisonnement contredit frontalement le Christ qui est venu précisément dans un monde qui n’était pas disposé à recevoir son message — un monde qui se contentait très bien de ses diverses religions — et qui nous envoie faire de même: «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie…»
De plus, ce raisonnement ridiculise les chrétiens qui souffrent à cause de leur foi dans de nombreux pays du monde. Il leur suffirait d’être plus conciliants, plus adaptés, plus mous — comme nous? – pour éviter ces problèmes!
Heureusement, d’autres prennent au sérieux la souffrance de ces hommes, femmes et enfants qui suivent le Christ, jusqu’au Golgotha s’il le faut. Ils nous invitent à leur faire de la place dans nos célébrations à l’occasion du «Dimanche de l’Église persécutée» (DEP), soit le 11 novembre, soit le 18 novembre. On trouve à ce sujet tout un dossier d’information et d’animation sur le site de Portes ouvertes, au service des chrétiens persécutés.
Pour moi, les chrétiens persécutés ne sont pas que des victimes; ils sont des modèles et des encouragements…
… pour nous qui sommes souvent freinés par la peur du qu’en-dira-t-on quand il s’agit d’exprimer nos convictions;
… pour nous qui attendons parfois de l’Évangile un surplus de bien-être ou une assurance contre les coups durs.
Il n’y a pas d’enclos, comme l’affirme Marion Muller-Colard. Pas d’enclos pour nous épargner les coups durs. Mais il y a un Berger qui chemine avec nous dans la vallée d’ombre et de mort (Ps 23). Nos frères et sœurs persécutés en sont témoins:
«Ceux qui ont souffert en prison témoignent autant de terribles sentiments d’angoisse et d’abandon que de la présence miraculeuse de Dieu et de la relation profonde qu’ils entretiennent avec lui.» (Pierre Tschanz, Face à la peur, 2010, p. 23).