La région morgienne a son aumônerie oecuménique en EMS

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La région morgienne a son aumônerie oecuménique en EMS

8 juin 2005
Depuis de nombreuses années, quatre établissements médicosociaux et cinq Eglises de Morges et environs ont créé une aumônerie commune
Coup de projecteur.La région morgienne recèle depuis une quinzaine d’années une originalité peu connue du grand public : une aumônerie oecuménique en EMS, fruit de l’association de quatre établissements médico-sociaux (EMS) et de cinq Eglises. Animatrice spirituelle et coordinatrice depuis 2001, Esther Oriol se réjouit chaque jour de « cette possibilité de travailler tous ensemble, catholiques, réformés, évangéliques et membres de l’Armée du Salut ».

Pour intervenir dans les EMS concernés (la Fondation Silo à Echichens, les EMS des Pâquis et Nelty de Beausobre à Morges, La Gracieuse à Lonay), Esther Oriol peut compter sur l’appui d’une quarantaine de bénévoles ainsi que de pasteurs et de prêtres issus des communautés membres. « Grâce à ce fonctionnement commun, nous pouvons offrir un culte ou une messe par semaine, alors que dans d’autres institutions on parle plutôt d’une fois par mois », souligne-t-elle. Recueillements et prières font également partie de l’offre régulière. Ne pas asséner des certitudesLoin de s’estomper lorsque arrive la vieillesse, les questions de sens s’imposent souvent avec une acuité accrue. Les 3e et 4e âges correspondent souvent à des périodes d’interrogation existentielle favorisée par le temps à disposition mais aussi par la mort qui se rapproche. « Davantage que le décès lui-même, les résidents appréhendent la perspective de la souffrance. Comme eux, je me sens désarmée face à ces questions ». Croyante convaincue, la coordinatrice se refuse donc à « débarquer avec de grandes certitudes sous le bras. J’essaie plutôt de rassurer, de comprendre, de dialoguer ».

Autant dire que l’aumônerie se voit très sollicitée par les pensionnaires des EMS, mais également par leurs familles ou par le personnel médical. « C’est parfois une infirmière ou un médecin qui me signale quelqu’un qui manifeste le besoin de se confier. L’aumônerie faisant partie intégrante de la structure de fonctionnement des établissements, la collaboration est idéale ».

Pas de grande ligne théologique au programme de l’association. Esther Oriol et son équipe de bénévoles font avant tout preuve d’écoute et de compassion, quant ce n’est pas tout simplement de présence. « J’ai le sentiment qu’à cet âge se vit une foi assez simple, sans artifice ou grande tergiversation intellectuelle. Il est donc assez facile de rejoindre l’autre, d’aller à l’essentiel ».

Esther Oriol ne voit rien de déprimant dans son environnement professionnel : « Il me semble que comme pour tout, cela dépend du regard que l’on porte sur les choses ». Elle avoue même « apprendre beaucoup » sur elle-même au contact des pensionnaires, tout en admettant que les EMS dans lesquels elle intervient « appartiennent sans doute au dessus du panier, avec des directions qui tentent de maintenir un lien social et de créer de véritables lieux de vie ». Seul bémol, la difficulté de « faire face à des deuils répétés ».

L’aumônerie en EMS de la région morgienne vit des cotisations de ses divers partenaires, qui assurent un budget annuel calculé au plus juste (45'000 francs). Autant dire qu’en cette période de crispation budgétaire, tout soutien financier ou temps mis à disposition s’avère bienvenus.