L’unitarisme, courant minoritaire de la Réforme
7 juillet 2005
Dans L’Encyclopédie du protestantisme, André Gounelle précise : « Les Eglises qui se nomment aujourd’hui unitariennes affirment l’unité de Dieu, récusant la thèse de la Trinité et les définitions du Père, Fils et Saint-Esprit, nées aux conciles de Nicée et Constantinople »
La Réforme fut largement trinitaire. Zwingli, Luther ou Calvin ont « reconnu les éléments essentiels de la Tradition », comme le rappelle Thierry Laus. C’est dans le cadre de la Réforme dite radicale qu’est donc né au XVIe siècle l’unitarisme en Europe centrale d’abord (Transylvanie, Pologne), se développant ensuite aux Pays-Bas et en Pologne. Brûlé en place de Genève, Michel Servet est considéré comme appartenant à ce mouvement.
Une seconde vague date de l’Aufklärung et des Lumières. Elle donne naissance à une Eglise unitarienne en Angleterre. Et, explique Thierry Laus, « naît alors, surtout parmi les théologiens allemands, un néo protestantisme, désireux d’une foi plus épurée, davantage conforme à la raison, débarrassée de ses dogmes ». On peut alors parler d’un courant parent du libéralisme ultérieur.
Le troisième pan est américain et universaliste. « Certaines Eglises s’en réclamant demeurent chrétiennes. D’autres, plus exotiques, se présentent plutôt comme universalistes et syncrétiques, ajoutant au culte des éléments d’autres religions ». Il n’existe donc pas dans nos régions d’Eglises officiellement unitariennes. En revanche, souligne Thierry Laus, « un certain nombre d’individus et de courants s’en sentent proches, sans vraiment s’en réclamer ».