Le rite catholique de l’imposition des cendres à la cathédrale de Lausanne

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Le rite catholique de l’imposition des cendres à la cathédrale de Lausanne

15 février 2007
Une messe avec imposition des cendres sera célébrée mercredi 21 février à 19 heures à la cathédrale de Lausanne
Les catholiques lausannois sont particulièrement invités à entrer en Carême à l’occasion de cette célébration, présidée par le vicaire épiscopal du canton de Vaud, M. l’abbé Jean-Robert Allaz. Le mercredi des Cendres, premier jour de Carême, succède au Mardi gras. Les cendres, symbole de deuil et de pénitence, sont d’ordinaire confectionnées avec des rameaux desséchés de l’année précédente, bénis lors du dimanche des rameaux. Les cendres sont elles-mêmes bénies solennellement avant la messe. Le prêtre trace une croix avec ces cendres sur le front des fidèles en disant : « souviens-toi, homme, que tu es poussière et à la poussière tu retourneras » (livre de la Genèse, III, 19). Si le rite ancestral de l’imposition est déjà évoqué dans l’Ancien Testament, comme le relève l’abbé Allaz, c’est au début du Moyen-Age que s’est développée la liturgie des cendres. Auparavant, seuls les pécheurs publics recevaient l’imposition des mains de l’évêque, qui les incorporait ainsi à l’ordre des pénitents et leur remettait un vêtement rugueux couvert de cendres. Au Xème siècle, la pratique d’entrer en pénitence s’est étendue à tous les chrétiens, à commencer par le Pape, au début du Carême, en signe de sollicitation de la miséricorde divine. En recevant les cendres, image de sa condition de pécheur, l’homme est en quelque sorte symboliquement chassé du jardin d’Eden et compte pendant 40 jours au nombre des pénitents. La seconde formule que le rite prévoit, « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Marc, 1, 15), indique le réel changement intérieur nécessaire pour rendre à Dieu la première place dans notre vie, pour abdiquer entre ses mains le pouvoir que nous voulons constamment exercer sur nous-mêmes et ceux qui nous entourent.

Une fois par année depuis 2004, l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) donne l’occasion à l’Eglise catholique de célébrer une messe à la cathédrale de Lausanne. Le pasteur Antoine Reymond, membre du Conseil synodal de l’EERV, accueillera les catholiques à la cathédrale de Lausanne pour leur entrée en Carême. Ces quarante jours préparant la montée vers Pâques sont d’ailleurs communs aux deux confessions, précise-t-il. L’an dernier, la messe célébrée en mars par Mgr Bernard Genoud, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg à l’occasion de la fête de l’Annonciation avait suscité les protestations de certains réformés, craignant la récupération d’un lieu symbolique de la Réforme qui n’appartient pas à l’Eglise de Rome, ou estimant que l’Eglise catholique pourrait manifester davantage de réciprocité.