Eglises de la campagne française en péril
28 juillet 2008
Selon un rapport du Sénat, 2'800 des 15'000 églises rurales sont menacées de démolition
La Conférence des évêques de France parle d’une petite centaine déjà détruites ou en péril. La Conférence des évêques de France parle d’une petite centaine déjà détruites ou en péril. De moins en moins fréquentées, les églises coûtent cher à entretenir et de nombreux maires se demandent s’il faut les préserver à tout prix ou tourner la page et les démolir. Poser cette question aurait été impossible il y a encore dix ans, mais le tabou de leur destruction commence à tomber. Pour Béatrice de Andia, à la tête de l’Observatoire du patrimoine religieux, « les bâtiments non classés, donc non prioritaires pour l’Etat, ont un sombre avenir devant eux ». Dans la région historique des guerres de Vendée, où les chapelles ont fleuri au 19ème siècle, plusieurs édiles ont déjà franchi le pas et commencent à détruire leurs clochers faute de moyens financiers. Que dit le clergé ? Jusqu’ici, il n’a pas bronché dans les cas de démolition : les villages concernés possédaient d’autres églises où la messe pouvait être célébrée. Les curés disent comprendre que les collectivités s’interrogent sur le coût de l’entretien. Responsable de l’art sacré pour le diocèse d’Angers, le père André Boudier observe : « les églises de qualité doivent être sauvegardées. Pour les autres, il faudra accepter de les détruire et de construire à la place des édifices mieux adaptés aux besoins d’aujourd’hui ». Dans les villes, certains édifices changent d’affectation. Exemple à Nantes: l’église St-Vincent est devenue un bar-restaurant, la Chapelle des Capucins une salle de répétition pour un centre chorégraphique et la Chapelle des Jésuites abritera un loft, une surface commerciale et des bureaux.