a déclaré jeudi que l'occupation des Territoires palestiniens par Israël devrait être considérée comme un "péché contre Dieu". Il a fait cette déclaration devant le comité central du COE, en session à Genève depuis deux jours pour élire un nouveau secrétaire général.

"L'occupation, associée à l'humiliation de tout un peuple pendant plus de six décennies, n'est pas simplement un crime économique et politique : tout comme l'antisémitisme, c'est un péché contre Dieu", a affirmé le pasteur kenyan Samuel Kobia. Il a rappelé qu'à sa première assemblée, à Amsterdam en 1948, le COE avait déclaré que l'antisémitisme est un "péché contre Dieu".

Le pasteur Kobia a ajouté : "Sommes-nous prêts à dire que l'occupation est également un péché contre Dieu ?" Répondant aux questions des journalistes après avoir présenté son rapport, le pasteur kenyan a rappelé que l'ancien président sud-africain Nelson Mandela avait déclaré qu'en condamnant l'apartheid comme un "péché", le COE avait contribué à saper le système de la domination par la minorité blanche.

Le COE devra se prononcer

Le conseil oecuménique devra prendre position sur le rapport du secrétaire général sortant. Il dira à l'avenir s'il entend suivre Samuel Kobia sur sa qualification du conflit israélo-palestinien.

M. Kobia a encore évoqué la "déshumanisation" de l'occupant, comme de l'occupé, dans les Territoires palestiniens. "Il faut s'inquiéter non seulement des victimes, mais aussi des bourreaux", a-t-il déclaré au sujet d'Israël.

Déclaration tardive

Pour les observateurs sur place, le Kenyan a fait une sorte de coup d'éclat alors que cet homme affable a été considéré jusqu'ici par certains comme un peu terne. Plusieurs délégués se sont d'ailleurs demandés pourquoi Samuel Kobia a attendu la dernière semaine de son mandat pour faire une telle proposition.

M. Samuel Kobia présentait son dernier rapport au Comité central du COE en tant que secrétaire général, avant de céder sa place à la fin de 2009. Le Comité central, réuni du 26 août au 2 septembre à Genève, élit jeudi son successeur. L'assemblée doit choisir entre Olav Tweit, un Norvégien luthérien, et Park Seong-won, un réformé de la Corée du Sud, de la même nationalité que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Poids de la Chine

Le comité central est une assemblée largement dominée par les pays du Sud, opposés au pays du Nord, où les orthodoxes jouent les arbitres. Mais la polarisation Nord-Sud n'est peut-être plus le facteur déterminant. La présence de la Chine au sein du Conseil oecuménique comme le fort développement du christianisme dans ce pays pèsent désormais de tous leurs poids dans cette organisation.

Le COE regroupe 349 Eglises, principalement protestantes, anglicanes et orthodoxes. L'Eglise catholique romaine ne fait pas partie du COE, mais elle est représentée dans certaines de ses commissions.