Taizé fête ses 70 ans
Samedi 14 août, la communauté de France voisine célèbre un double anniversaire
Par Samuel Ramuz
Le 20 août 1940, en pleine guerre mondiale, Roger Schütz arrivait seul dans le village de Taizé. Avec le projet d'y fonder une communauté. Le 16 août 2005, le pasteur d'origine suisse était sauvagement assassiné par une déséquilibrée, en plein office.
Entre les deux? « Une vie au service de l'unité des chrétiens », observe Gottfried Hammann, ancien professeur de l'histoire de l'Eglise à l'Université de Neuchâtel et fin connaisseur de Taizé.
Centrale, la recherche de l'unité des Eglises a marqué l'histoire de Taizé. Mais dans un mot adressé à frère Alois, successeur de frère Roger, le Secrétaire général de la Communion mondiale des Églises réformées pointe également « son impact sur des centaines de milliers de jeunes partout dans le monde ». Car pour Setri Nyomi, « Taizé sait ce qui est proche du cœur de notre Seigneur Jésus-Christ: l’importance des jeunes générations ».
« Ressourcement et carrefour »Aujourd'hui actif dans la pastorale de rue à Lausanne, Gottfried Hammann abonde: « La confiance que frère Roger plaçait dans les jeunes contrastait, à la fin des années 60, avec une méfiance de la part des générations plus âgées. » Parmi ceux à qui il confiait des tâches, parfois menues, comme l'intendance, certains sont d'ailleurs devenus frères par la suite.
Et en 2010? Le jeune théologien vaudois Benjamin Corbaz en revient et se souvient. « Comme enfant, ado, puis accompagnant de camp de jeunes, j'y ai toujours trouvé une occasion de ressourcement intérieur. Et souvent la personne qui aura su m'offrir une parole simple et déterminante à un carrefour de ma vie. » L'esprit de Taizé perdure.
L'essentiel de frère Roger dans un livre
Au moment de ce double anniversaire, un petit livre est publié, contenant quelques textes essentiels de frère Roger: Vivre pour aimer, fait savoir le service de presse de Taizé.
Frère Alois écrit dans la préface: « Voici des pages qui permettent de découvrir la vie et la pensée de frère Roger… L’héritage qu’il a laissé est vivant. Il avait une certitude: Dieu est uni à chaque être humain, même à celles et ceux qui n’en ont pas conscience. Dans cette confiance en la présence de Dieu, il trouvait une paix qu’il cherchait à communiquer à d’autres. »
Disponible en librairie à partir du 2 septembre.