St-Maurice (VS): les réformés créent une nouvelle paroisse
17 août 2010
Le temple des Posses DR
reformierte presse/ProtestInfo - Tandis que la plupart des Eglises réformées de Suisse sont contraintes d'économiser, l'Eglise réformée du Valais crée une nouvelle paroisse à St-Maurice. Le Chablais valaisan attire des actifs, qui ne trouvent plus où se loger sur la Riviera vaudoise. En une dizaine d'années, le nombre de réformés a grimpé de 30 % dans cette région.
reformierte presse/ProtestInfo - Tandis que la plupart des Eglises réformées de Suisse sont contraintes d'économiser, l'Eglise réformée du Valais crée une nouvelle paroisse à St-Maurice. Le Chablais valaisan attire des actifs, qui ne trouvent plus où se loger sur la Riviera vaudoise. En une dizaine d'années, le nombre de réformés a grimpé de 30 % dans cette région.
Vaud et Valais ne vivent pas la même réalité. Tandis que les protestants diminuent dans le canton de Vaud, ceux-ci sont de plus en plus nombreux en Valais. « Ce ne sont pas seulement des retraités alémaniques, qui choisissent de venir s'établir en Valais, mais aussi des actifs et leurs familles », a précisé Thierry Marti à ProtestInfo, le président de la communauté protestante de St-Maurice et environs.
La situation dans le canton de Vaud, où les protestants ont été longtemps largement majoritaires, est tout autre. Avec la migration, mais aussi parce que les enfants de parents protestants ne sont pas automatiquement inscrits comme protestants, le canton de Vaud compte désormais pour moitié de protestants et de catholiques. Selon Thierry Marti, il existe une différence de mentalité entre les membres des deux confessions. « Les catholiques, qui déménagent, s'annoncent en général tandis que les protestants ne le font pas considérant que la religion est une affaire privée. »
Se pose alors la question du financement du poste du pasteur, à cheval entre Vaud et Valais. L'Eglise valaisanne reçoit de l'argent du canton en fonction du nombre de protestants sur son territoire. « Les pasteurs sont engagés par l'Eglise, mais ils bénéficient des mêmes conditions de travail que les fonctionnaires cantonaux valaisans. » La nouvelle paroisse comptera près de 1000 membres.
Attraper la balle au bond Jusque là, c'était l'Eglise réformée vaudoise (EERV) qui finançait un poste de pasteur dans cette région. La paroisse vaudoise des Avançons dessert depuis plusieurs années les protestants de St-Maurice et de la région (Mex, Vérossaz, Evionnaz). Mais le pasteur, une femme, vient de quitter son poste. Comme l'EERV traverse une période de restructuration, elle ne réengage pas automatiquement un pasteur quand une place se libère. Pour ce poste précis, elle a cherché le soutien auprès de son homologue, l'Eglise réformée valaisanne (EREV).
L'EREV, désormais en meilleure posture, a décidé d'attraper la balle au bond. Les communes concernées et le synode valaisan ont dit oui à un poste de pasteur à 60 %. Un groupe de travail est maintenant à pied d'oeuvre pour permettre à la nouvelle structure d'être opérationnelle dès le 1er janvier 2011. le village de Lavey et ses 300 habitants protestants seront intégrés dans la vie de la nouvelle paroisse valaisanne, même s'ils restent rattachés administrativement au canton de Vaud.
Une paroisse à cheval entre deux cantons « La paroisse se trouve exactement entre les deux cantons, mais les communes concernées ont déjà l'habitude collaborer dans plusieurs domaines comme les pompiers par exemple», explique M. Marti. Ce dernier dirige maintenant le groupe de travail, formé de laïques, « un sorte de constituante », selon lui.
La création d'une nouvelle paroisse demande beaucoup de travail. Il a fallu élaborer un accord avec l'EERV - qui financera 20 % du poste créé par l'EREV dans le Chablais -. Un nouveau pasteur doit être trouvé, selon un cahier des charges à définir et les statuts de la paroisse doivent encore être votés, sans oublier la mise en place du bureau et du secrétariat comme le recrutement du personnel pour l'entretien de l'Eglise.
Cela demande « un peu de courage et beaucoup de folie », sourit M. Marti. « Heureusement, nous avons le soutien d'un pasteur à la retraite et du conseil synodal ». Le président du conseil synodal n'est autre que José Marti, le père de Thierry Marti.
INFO
PS: ce texte a été traduit et remanié par ProtestInfo
Cet article a été publié dans :
Le quotidien valaisan Le Nouvelliste.