L'Eglise réformée bernoise débloque 30 000 fr. pour les Eglises de migrants
Un échange de chaires entre un pasteur évangélique érythréen et un collègue réformé en ville de Berne: voilà la forme que peut prendre aujourd'hui un partenariat entre une Eglise issue de la migration et l'Eglise Berne-Jura-Soleure (BEJUSO). « Nous voulons avant tout fortifier les liens existants », souligne l'ethnologue Sabine Jaggi, du Service Migration de BEJUSO.
De fait, la somme de 30 000 fr. est avant tout à disposition pour soutenir des projets ponctuels, comme un culte commun ou une journée festive. Un groupe ad hoc examinera chaque demande formulée par les communautés intéressées selon des critères établis. Mais un principe demeure: considérer ces Eglises « comme un nouveau partenaire oecuménique ».
Ebauche vaudoise« L'Etat sous-estime parfois le rôle joué par les Eglises issues de la migration, note Sabine Jaggi. Notamment en matière d'intégration et de suivi dans des situations souvent précaires, par exemple dans le cas de requérants. » Voté en 2009 par le Synode, le crédit court de 2011 à 2014. Il se présente comme la suite logique d'une relation privilégiée que l'Eglise BEJUSO avait nouée en 2002 déjà avec une Eglise angolaise et est-africaine de la place.
En Suisse romande, si les liens existent, ils se manifestes d'abord par des échanges de lieux de culte. Mais les choses bougent. Le Synode de l'Eglise évangélique réformée vaudoise a par exemple abordé la problématique en décembre dernier (le document complet rédigé pour l'occasion peut être téléchargé ici).
ProtestInfo a consacré un article au sujet des Eglises de migrants en Suisse l'automne dernier. Quant à la carte virtuelle des quelques 50 Eglises de migrants recensées sur le territoire des cantons de Berne, Jura et Soleure, elle est évolutive mais consultable ici.S. R.