Michel Corboz : « Je ne confonds pas musique religieuse et musique sacrée… »

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Michel Corboz : « Je ne confonds pas musique religieuse et musique sacrée… »

13 septembre 2011
Musique et piété forment un couple emblématique, avec ses temps de fusion sublime et ses relations plus distendues, moins évidentes. Comment un musicien de haut niveau tel que Michel Corboz, fondateur et chef de l'Ensemble vocal de Lausanne – 50 ans cette année – vit-il ce rapport avec le fait religieux ? C'est l'objet de l'entretien ci-dessous.


Propos recueillis par Antoine Bosshard, Evangile et Liberté

– Cent cinquante disques et CD, du premier Monteverdi-Ingegneri chez Erato à cette récente Messe de Requiem de Gounod, et d’innombrables concerts donnés depuis la fin des années cinquante : la musique religieuse occupe chez vous une place imposante. C’est bien sûr affaire de répertoire, celui de la musique chorale. Mais aussi, chez vous, peut-être, une question d’affinité…

– Ce n’est qu’une question d’affinité. Je n’ai pas à me forcer pour interpréter de la musique religieuse, parce que je serais croyant.

– Vous êtes croyant ?


– Oui, je le suis. Comme un artiste, disons. Mais pour en revenir à votre question, la musique sacrée, ce sont mes origines, c’est mon enfance en Gruyère. C’est un village, et dans ce village une église, où l'instituteur dirige la maîtrise, et joue de l’orgue ; il accompagne les enterrements et les mariages, mais aussi toutes les messes du dimanche.

Mon père chantait dans une chorale d’église ; mon oncle, qui s’est occupé de ma formation musicale dès l’âge de sept ans, a passé sa vie à diriger de la musique d’église. Il a également fondé une maîtrise, à Saint-Pierre-aux-Liens de Bulle. Quand j’imaginais l'avenir, je n’osais pas penser qu’un jour ce serait mon métier, ni que je dirigerais la Messe en si, ou le Requiem de Mozart.

Je me voyais en instituteur, à la campagne, passant pas mal de temps dans la paroisse, à jouer au cours des offices. Il faut dire enfin que la musique ancienne, baroque et préclassique, est tout de même écrite, pour l’essentiel, par et pour des maîtres de chapelle !

– À qui pensez-vous : à Schütz ?

– À Schütz, à Schein, à Scheidt, et bien sûr à Jean-Sébastien Bach. Et même à Telemann, dont on connaît surtout la musique sacrée. Monteverdi, qui est l’auteur de l’imposante Selva morale – 72 pièces de musique spirituelle, un vrai trésor ! – a même réussi à écrire un opéra comme Orfeo, qui, par son ambiance, reste de la musique sacrée, car c'est une lamentation (ce qui ne l’a pas non plus empêché de composer, à 73 ans, Le Couronnement de Poppée, un opéra parfaitement amoral !).

– Dans votre expérience d’enfant, ne faudrait-il pas parler encore de l'importance du chant grégorien ?

– Le grégorien m’a toujours accompagné, m'a guidé, et c’est, à mes yeux, le modèle même de la musique sacrée. Je parle de musique sacrée et non de cette musique religieuse, qu’on trouve par exemple dans telle petite Messe de Mozart, avec son D-o-o-n-a n-o-o-bis p-a-a-cem : on dirait un petit troupeau de chèvres gambadant dans un pré !

Avec cette musique-là, je ne me retrouve pas dans une église, romane ou gothique : jeune déjà, il me fallait entendre, là, des musiques conformes à l’arc roman. À la pierre. Un goût qui remonte à ces premières années ; ce ne sont pas des études qui l'ont forgé. Si, par la suite, j'ai travaillé d’autres œuvres du répertoire, un peu moins sacrées, telle la Messe de Requiem de Puccini, c’est beaucoup dû à la personnalité du directeur artistique d’Erato, Michel Garcin, qui cherchait à m’installer dans d’autres créneaux.

– À 19 ans vous quittez votre Fribourg, si musical et si catholique à la fois, pour l’église du Valentin à Lausanne, un Lausanne alors très protestant. En dépit de la distance entre les deux villes – quelque 80 kilomètres ! – est-ce que vous ne passez pas d’un monde à l’autre, en termes de musique religieuse ?

– J’y avais quelques amis chanteurs, rencontrés au cours d’étés À Cœur Joie organisés par César Geoffray, à Fribourg. Nous nous sommes revus à une dizaine, et c’est peu à peu que j’ai été amené à les diriger, à leur demande. Il est vrai qu’en arrivant, je me suis senti en terre protestante : une chanteuse, que mes amis m’avaient recommandée, et à qui je m’étais adressé pour qu’elle rejoigne mon premier ensemble, a refusé en apprenant que le concert se passerait à l’église catholique !

Mais mes meilleurs amis étaient protestants. Nous chantions de tout : Janequin (le Chant de Oiseaux), mais aussi Vitoria. Des motets de Poulenc, mais aussi des chansons profanes. On créait même des œuvres : Dante Granato, Joseph Reveyron, Julien-François Zbinden, Antoine Chenaux, Léon Aubert…

– Votre arrivée coïncide, en somme, avec un autre phénomène : la réapparition d’une sorte de maîtrise, composée de chanteurs plus aguerris, opposée à la grande formation traditionnelle, ouverte à la masse des laïcs. Changement qui va de pair avec une interprétation renouvelée du répertoire, plus professionnelle peut-être, plus légère, plus transparente…

– Quand je suis arrivé à Lausanne, l'ensemble qui brillait, c'était le Chœur des Jeunes de l'Église nationale vaudoise, que dirigeait, avec talent, André Charlet. Mais la différence d'interprétation entre nous, que je peux mesurer aujourd'hui à propos des mêmes partitions, tient assurément à ce que la mienne venait du chant grégorien. J'étais moins bloqué par la barre de mesure.

– Grâce à une approche du phrasé marquée par le grégorien ?

– Disons qu’en regard des autres, j'innovais – un peu – par plus d'horizontalité dans la musique. Alors que chez eux, elle se faisait précise, avec de beaux accords qui s'enchaînaient, je jouais davantage sur la polyphonie et je faisais chanter davantage les ligne intérieures. Là se situe sans doute la différence que vous évoquez. C'est même ce que Charlet m'a dit, il y a peu de temps. J'ignorais, pour tout dire, que ce fût un avantage.

– Revenons à l'idée de musique sacrée. Il y a quelques années vous hésitiez sur le caractère sacré de la musique religieuse de Mozart, dont on rappellera, avec la musicologue Brigitte Massin, que les deux œuvres chorales les plus importantes, – la Messe en ut, le Requiem – était l'une faite de pièces rapportées, l'autre inachevée. Qu'en dites-vous aujourd'hui ?

– Ces deux œuvres, selon mon goût, sont de nature sacrée, comme le sont d'ailleurs les concertos pour piano en do mineur et en ré mineur. En revanche toutes ses messes brèves, les Litanies, les Vêpres ne le sont pas. Le miracle est sans doute que le Requiem ait pu être aussi admirablement complété, achevé par une autre main, par un autre musicien, obscur !

– Le sacré, à vous entendre, n'est donc pas immédiatement lié à la musique religieuse ?

– La musique religieuse est celle dont on se sert pour habiter les offices, les cultes. Les gens se lèvent, chantent un cantique, s'assoient, se relèvent, chantent un autre cantique. Liées à cette gesticulation qui tient… du scoutisme, ces musiques-là ne relèvent pas du sacré. Elles n'en ont ni le sens ni la profondeur, comme le grégorien, comme celle des grands polyphonistes de la Renaissance.

– Et que dites-vous de musiques plus théâtrales, telles que la Petite Messe solennelle de Rossini ou le Requiem de Verdi ?

– Le sacré n'est pas absent de la Petite Messe, même si celle-ci est très astucieuse ! Mais le Requiem de Verdi comporte beaucoup de mélodies profondes : tel le Salva me, ou le Libera me. Ou encore le Kyrie, dont il n’y a pas une note qui ne soit spirituelle, très profondément. Certes le tempérament de Verdi est celui d'un homme de théâtre, qui par moments frappe avec ses instrument, et rugit.

– Approfondissons. Quand vous parlez de sacré, vous parlez d’instinct, par intuition…

– C’est vrai. Je sens l’atmosphère sacrée que je désire.

– Y aurait-il, alors, un lien entre qualité de la musique et notion de sacré ?

– Une musique sacrée n’a aucune note de trop. Aucune note inutile. Une musique réduite à sa plus grande simplicité, et c’est dans cette essence même, dont le modèle est le chant grégorien, que je me trouve proche du silence, moment sacré.

Le silence est fondamental en musique : c’est celui qui permet de respirer d’une phrase à l’autre ou celui que suscite un moment dramatique ; celui encore qui surgit par la conclusion d’un mouvement ou de l’œuvre, conclusion que musiciens, chanteurs et public vivent en même temps. Le silence m’a toujours beaucoup préoccupé. Ce n’est pas simplement une absence de bruit.

– Est-ce que le protestantisme qui a pris ses distances avec le sacré, ne s'en éloigne pas dans la musique, du moins aux XVIIe et XVIIIe siècles ?

– Ce n'est pas vrai de la musique d'orgue, ni des Passions (en dépit de leur caractère théâtral) ni des cantates de Bach, y compris les cantates profanes !

– C'est peut-être le lieu de parler de votre relation avec Frank Martin, dont vous avez interprété et enregistré Golgotha, une œuvre très importante, et qui a écrit pour vous. Frank Martin, si fortement marqué par l'esprit du milieu genevois et réformé dont il est issu…

– Je me sens en parfaite avec adéquation avec cette musique, qui m'est tout à fait familière : j'aurais aimé composer comme lui. Certes, ce fils de pasteur appartient à un milieu réformé emblématique. Mais n'oubliez pas que dans le même temps, au risque de heurter ses parents et sa famille, il s'est caché, en 1922, pour composer une Messe à double chœur, qu'il a dissimulée pendant plus de trente ans ! Il côtoyait d'ailleurs volontiers des catholiques.

– C'était simplement un homme ouvert…

– Disons qu'il avait de bonnes tentations ! Et que cette Messe est un chef-d'œuvre qui ne ressemble à aucune autre musique. C'est du Frank Martin d’avant Frank Martin. Elle est d'une grande richesse rythmique. Elle semble être difficile, elle ne l'est pas. Et tous les chœurs la chantent : à Lausanne, en Hollande, en Angleterre… On m'a appelé pour la diriger à la radio danoise. Toujours amusant, le ténor Hugues Cuénod disait de lui : « Vous savez, je n'aime pas cette musique. Je vous dirais même que je la trouve un peu malsaine. Moi, je pèche, car j’aime pécher. Tandis que Martin pèche pour pouvoir crier miséricorde ! » Il y a aussi du protestant qui se dévoile dans cette phrase.

– Êtes-vous sensible à la différence qui oppose des œuvres de musiciens catholiques, attachés à la liturgie et, disons, plus impersonnelles à celles de protestants, plus subjectifs, souvent marqués par le piétisme ? Plus concrètement : les Vêpres de Monteverdi, confrontées à certaines cantates de Bach, si personnelles dans le rapport à Dieu qu’avec leurs « doux Jésus », elles en deviennent sentimentales ? Autant de différences qui vous obligeraient à modifier votre interprétation ?

– Quand je dirige les grands chœurs polyphoniques, un peu savants, de l’Oratorio de Noël, cela ne me pose pas de problème car il s’agit de la Bible. Il n’en va pas de même quand je me retrouve face aux chorals, de ces chorals pleins d'attendrissement. De révolte aussi, quand le croyant, dans telle Passion, vient d’assister à la flagellation.

Néanmoins, ces chorals, malgré la teneur de leurs paroles, assurent un doux équilibre face à la vérité, forte, si dure parfois, du récit et des grands chœurs. Ces chorals peuvent être doucereux dans le texte, ils ne le sont pas tellement dans la musique. Bach en quelque sorte a un peu sauvé les meubles : on ne s'appesantit pas trop sur le texte, quand il plaît moins.

– Une question de sensibilité, d'époque ?

– Sans doute, et pourtant, ces pièces ont leur importance. Dans les Passions, ils figurent la plupart du temps à la suite des paroles de Jésus. De plus, Bach les a traités de façon très diverse. Dans la Saint-Matthieu, revient cinq fois le même choral, avec des harmonies et des basses différentes, et avec des textes, une ambiance différents. Quelle performance !

– Que dites-vous du concert : s’agit-il d’une performance comme une autre, ou plutôt d’une célébration – un terme à connotation religieuse – qui expliquerait votre préférence pour l’enregistrement « live » ?

– Je reste très fidèle au concert. C’est la magie de l’instant. Mon répertoire étant limité aux œuvres qui me passionnent, diriger en concert, c’est comme diriger telle œuvre pour la dernière fois. Je suis, si je puis dire, mangé par ces concerts, qui sont uniques ! De plus, chacun d’eux est différent. D’ailleurs, à la fin de certaines exécutions, beaucoup de chanteurs eux-mêmes sont comme transportés : certains pleurent, de joie. Requiem, messes, Passions, sont pour moi des moments d’éternité, toujours en rapport avec mon enfance.

– Enregistrer, à froid, sans public, et avec une multiplicité de reprises, induit une tout autre atmosphère.

– Il est vrai que depuis un certain nombre d’années, nous enregistrons des concerts, que nous complétons par des séances de réparation, pour reprendre tel ou tel passage. Quant à notre dernier CD, le Requiem de Gounod, il a été enregistré en studio, par séances. Mais je fais alors en sorte que les séances elles-mêmes se déroulent comme un concert, car elles sont consacrées à un mouvement entier : le Dies Irae d’un Requiem, par exemple.

– Que dites-vous des choix de Vatican II et de la pratique du chant dans nos Églises ? J’emploie le pluriel, car j’ai le sentiment que dans une confession comme dans l’autre on n’a jamais si mal chanté la musique religieuse.

– Je trouve que l’Église catholique a failli à son devoir, qui est aussi de nature pédagogique : elle doit apprendre à chanter, et non pas employer quelqu’un à brailler dans un micro pour camoufler les voix de la foule, une foule qui ne peut que chanter mal, car on ne lui apprend pas à chanter. On ne prend pas le temps de répéter les chants, même les mauvais cantiques.

Pianiste, accompagnateur de Jacques Thibault, Philippe Godard, qui habitait Lausanne m’a dit un jour : « Musicalement, je ne souffre jamais autant qu’à la messe. » Une phrase intéressante, car il faut bien voir que l’Église catholique a eu soudainement une attitude négative à l’égard des musiciens qui voulaient continuer à chanter du grégorien ou de la musique de la Renaissance.

Pour utiliser la chorale, on s'est mis à la disperser dans la foule pour l’entraîner. Pourquoi vouloir à tout prix que les fidèles comprennent des textes, certes en latin, alors qu’il suffirait de se laisser aller à cette musique qui nous élève, à laquelle on s’abandonne et qui nous met dans un état de prière ? Quand j’entends une très belle musique, j’ai envie de penser à mon voisin, j’ai envie de me libérer de moi-même.

– Vous le diriez aussi du choral ?

– De certains peut-être. Mais le choral me fatigue. On l’a tellement asséné.

– Est-ce que cela ne tient pas à ce qu’on l’a trop martelé, dans la tradition réformée, alors qu’il a lui aussi, un phrasé ?

– Musicalement, c’est vrai.

– Autre élément important, qu’on a peut-être oublié : le rapport affectif que les croyants peuvent avoir à l’égard de certaines musiques, de certains chants – cantiques ou chorals. Il y a, chez vous catholiques, l’héritage du grégorien, comme il y a chez nous tant de cantiques auxquels les gens étaient attachés, et qui ont soit disparu des psautiers soit changé de paroles...

– C'est un fait : bien des fidèles ont encore en mémoire des mélodies qu’ils ont chantées depuis leur enfance. Je pense à ce Tantum ergo sacramentum, que j’aimais tant étant enfant, à la Fête-Dieu. Autant de musiques extrêmement importantes pour nous, et qu’on a abandonnées au profit de cantiques souvent fort peu musicaux.

– Dans la production post-vaticane, n’y a-t-il que de mauvaises musiques ?

– Je ne le dirais pas. Certaines méritent de rester, mais c’est une moisson extrêmement réduite.

– « La musique est une métaphysique » aurait écrit Vladimir Jankélévitch. Si je le comprends bien, la musique prêterait ce qu'elle a de métaphysique à la religion, plus qu'elle n'en émane. Comme si religion et musique étaient deux réalités sœurs. Qu’en pensez-vous ?

– La musique – la bonne ! – peut effectivement nous mettre en état de prière, d’infini, et la chose peut se vivre autant au concert qu’à l’église – au culte comme à la messe.

– Ce qui expliquerait peut-être l’engouement incroyable, à notre époque, pour les concerts, sous toutes les formes…

– Absolument. Comme si on allait y chercher la transcendance.

  • Pour en savoir davantage : - Antonin Scherrer, Ensemble vocal de Lausanne – Au nom de la voix – Michel Corboz, Éd. Favre, 2011.
    - Michel Corboz, L'alchimie des voix, entretiens avec Antoine Bosshard, Bibliothèque des Arts, 2001 et Film Plans Fixes, 2000.

De la Gruyère à Tokyo…

Né le 14 février 1934 à Marsens, dans le canton de Fribourg (Suisse), ce fils de boulanger se destine à une carrière d'instituteur, et à ce titre, suit une formation musicale poussée. Pris en main par son oncle, André Corboz, il suit la filière de l'École normale de Fribourg : orgue, chant – il est lui-même un excellent baryton – composition seront complétés, plus tard, par des cours de direction avec les chefs Hans Haug à Lausanne et Paul Van Kempen à Sienne.

Nommé instituteur à Lausanne, à vingt ans, il y dessine sa carrière. Il crée, avec l'organiste Dante Granato et quelques chanteurs professionnels, des concerts, d'où naîtra, en 1961, l'Ensemble vocal de Lausanne. Celui-ci prend son envol grâce aux Prix remportés aux Concours polyphonique d'Arezzo (1963) et de Tours (1964).

Mais c'est surtout le Festival européen des Jeunes chorales, en 1964 à Nevers, qui lancera l'ensemble et son chef dans l'arène internationale : après avoir entendu l'Ensemble dans une arrière-salle de café enfumée, le Directeur artistique d'Erato, Michel Garcin, enthousiaste, propose à Corboz de graver un premier disque (Ingegnieri-Monteverdi), suivi très vite d'un Alessandro Scarlatti.

Les Vêpres de la Vierge Marie de Monteverdi (1967), le Selva morale (1967-69), puis l'Orfeo de Monteverdi révèlent le talent de Corboz au public international : plusieurs grands prix récompensent un travail qui lui permettra d'explorer un répertoire de plus en plus large, puisque le musicien compte aujourd'hui quelque 130 enregistrements pour plusieurs maisons (Erato, Cascavelle, Aria-Fnac, etc.) tant avec son ensemble qu'avec le Chœur et l'Orchestre de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne, qu'il dirige depuis 1969. Dernier-né de cette production : la Messe de Requiem de Gounod (Mirare).

Chef invité de plusieurs formations (Nouvel Orchestre philharmonique de Radio France, Ensemble orchestral de Paris, Orchestre de la Radio danoise, Orchestre de la Suisse romande, Orchestre de Chambre de Lausanne…) il effectue de très nombreuses tournées (Israël, Argentine, Japon) et participe aux Folles Journées à Nantes, Lisbonne, Varsovie et Tokyo.

Une part de son activité a été consacrée à l'enseignement de la direction chorale au Conservatoire de Genève.

Michel Corboz fête cette année les cinquante ans de son Ensemble vocal. AB