
Un nouveau visage à Romainmôtier
Une évidence ou presque. L’arrivée de Timothée Reymond à l’abbatiale de Romainmôtier semble tomber sous le sens. Même s’il a fallu du temps pour que le l’enfant de Payerne, lieu d’une autre abbatiale, arrive dans le vallon du Nozon.
«Quand j’ai vu l’annonce d’un poste consacré à la spiritualité à l’abbatiale de Romainmôtier, c’était tout à fait naturel pour moi de déposer ma candidature», reconnaît celui qui a été chargé du dialogue interreligieux pour l’EERV pendant onze ans.
Cadet d’une famille de six enfants, Timothée Reymond a été marqué depuis tout jeune par la vie paroissiale payernoise et la communauté de Taizé. «Depuis l’âge de 4 ans, je suis allé très régulièrement à Taizé. A la fin de mes études, j’ai rejoint le groupe interreligieux monastique (DIM) de Suisse romande», confie celui qui fut pasteur de Prilly-Jouxtens pendant quinze ans et qui reste encore coordinateur de la Région Lausanne-Epalinges à mi-temps.
Monastère et œcuménisme
Son attachement aux communautés monastiques n’est qu’un des nombreux liens qui lient Timothée Reymond à Romainmôtier et son abbatiale. Son parcours pastoral est jalonné d’expériences interreligieuses et œcuméniques. «Cet intérêt pour les autres manières de croire remonte à mes études. A l’époque, j’avais déjà l’envie de découvrir les autres religions, notamment l’islam et le bouddhisme.»
Cette volonté d’être plongé dans un univers confessionnel différent se matérialise très vite. «Après la confirmation, j’ai vécu des retraites avec un groupe de jeunes protestants à l’abbaye d’Hauterive. Et j’ai suivi une année de cours à la Faculté catholique de Lyon pendant mes études de théologie», explique celui qui cherchera à comparer le monachisme selon la règle de saint Benoît et le bouddhisme japonais zen rinzaï dans son mémoire de fin d’études.
Prière quotidienne
Quand on pense à Romainmôtier et à sa spiritualité, on pense forcément à sa fraternité œcuménique. «Avoir au cœur de ce poste pastoral, une prière quotidienne œcuménique et d’inspiration monastique est un cadeau. Je suis convaincu qu’une prière commune régulière est quelque chose de porteur pour l’Eglise et la communauté. C’est d’ailleurs quelque chose que j’avais instauré dans ma première paroisse à Ouchy», détaille cet homme marié et père de deux enfants adultes.
De Lausanne à Romainmôtier
A court terme, le but premier du nouveau pasteur est de s’immerger, d’apprendre, de tisser des liens, d’observer et de faire cela «en toute simplicité». Quand on lui demande, dans quel état il arrive, après un ministère exercé sur le territoire du grand Lausanne, sa réponse est simple.
«J’arrive avec beaucoup de reconnaissance de pouvoir rejoindre ce lieu, cette paroisse et sa communauté et d’y être accueilli. De plus, je me réjouis de découvrir de l’intérieur une autre région géographique et ecclésiale, et de collaborer avec Nicolas Charrière et les autres collègues.»
Heureusement, avant de quitter Timothée Reymond, on découvre avec soulagement qu’il n’y a pas que des points communs et concordants entre lui et l’abbatiale. «J’aime les balades dans le Jura avec notre chienne, et puis je suis un fan de moto, de rock et de métal», conclut-il avec le sourire.