Le président du Salvador présente des excuses officielles pour le massacre de 1981
Sur les lieux de la tragédie, à quelque 200 km de la capitale San Salvador, le président Funes a déclaré: « Pour ce massacre, pour les abominables violations des droits humains et les abus perpétrés au nom de l'Etat salvadorien, je demande le pardon des familles des victimes. »
Le 11 décembre 1981, des soldats du bataillon Atlacatl, aujourd'hui dissolu, entrent dans El Mozote à la recherche de rebelles de gauche et de leurs sympathisants. En deux jours, ils tuent près d'un millier d'hommes, de femmes et d'enfants. Les corps sont entassés dans une église qu'ils incendient par la suite. Ce fut l'épisode le plus sanglant de la guerre civile au Salvador, guerre qui a causé la mort d'environ 75 000 personnes. Au cours des douze années de conflit, on a enregistré près de 12 000 cas de disparition.
« Je demande pardon aux mères, aux pères, aux fils, aux filles, aux frères et aux sœurs qui, aujourd'hui encore, ignorent où se trouvent leurs proches. Je demande pardon au peuple du Salvador, qui a subi une violence atroce et inacceptable », a déclaré le président Funes à plusieurs milliers de paysans réunis sur le site du massacre, indique Associated Press.
Droits de l'homme sur le tapisDans le cadre de son programme de Communication pour la paix, l'Association mondiale pour la communication chrétienne (AMCC), basée à Toronto, a sponsorisé ces dernières années plusieurs projets documentaires et ateliers au Salvador, afin d'aider la population à surmonter le passé de violence du pays, selon un récent communiqué de presse.
L'un de ces documentaires, intitulé « Colima », s'intéresse à une femme dont la fille a disparu pendant la guerre civile, ainsi qu'à la quête que mène sa famille pour mettre à jour la vérité. Réalisé en 2008, ce film a été projeté dans des cinémas aux quatre coins du Salvador et à l'occasion de festivals à l'étranger. « Il a permis d'entamer une procédure judiciaire d'exhumation des victimes, d'identification et de restitution des corps à leurs familles », peut-on lire dans le communiqué de presse de l'AMCC.
Cependant, pour Monseigneur Gregorio Rosa Chávez, évêque auxiliaire de San Salvador, il « reste beaucoup à faire », même avec les accords de paix. « Il y a matière à faire dans le domaine des droits de la personne, a indiqué l'évêque Chávez à Associated Press. Tout comme en ce qui concerne la situation économique des pauvres. » (462 mots-ENI-12-F-0008-JMP)