Neuchâtel: Quand les écrits bibliques inspirent les artistes
« On ne peut pas ignorer une approche plus ressentie qu'intellectuelle des récits bibliques », explique Elisabeth Reichen. La diacre du chef-lieu a invité trois hommes pour ce cycle intitulé « La Bible : trésors oubliés – regards d'artistes ». Des imprimés du XVIe aux recherches sur la calligraphie de l'hébreu mises en tableaux, le texte sacré des chrétiens n'en finit pas d'inspirer. Lever de rideau jeudi 9 février au centre-ville de Neuchâtel*.
Jean-Marc Chappuis ouvrira pour sa part son atelier-galerie de l'AEntre le 22 mars. L'homme – également psychologue – se sert de la céramique pour dire la Genèse et ses récits : les sept jours de la création, les vingt-deux marches... Ses créations peuvent prendre la forme de grandes stèles. « D'une certaine façon, on peut situer les démarches psychologique et artistique dans la même approche », avance l'organisatrice, responsable du centre d'activités de formations d'adultes de la paroisse réformée. « Messe abominable »Une semaine plus tôt, Benoît de Dardel présentera le fruit de ses recherches sur les lettres hébraïques. « Elles ont une hiérarchie », illustre Mme Reichen. Et un sens souvent imagé que ce peintre s'attache à rendre avec créativité et érudition. Ses tableaux, objets d'expositions à plusieurs reprises, ont tapé dans l'oeil de la diacre depuis longtemps.
« Les regards d'artistes sont d'autres regards sur les trésors de la Bible », explique-t-elle. C'est déjà ce qu'exprimait à sa manière l'artiste-imprimeur Pierre de Vingle au début du XVIe siècle. Chassé de Lyon, l'homme trouvait refuge à Neuchâtel pour y imprimer la Bible d'Olivétan, sous la protection du réformateur Guillaume Farel.
Thierry Châtelain a présenté cet objet rare à la Bibliothèque universitaire (BPUN) qu'il dirige, place Numa-Droz. Il n'a pas manqué non plus de lever le voile sur les placards du premier pasteur de la ville, Antoine Marcourt, et ses quatre thèses qui disent pourquoi, en 1534, « la messe papale est abominable », selon Elisabeth Reichen qui cite de mémoire. Ils finiront dans le chambre à coucher du très catholique roi François Ier, qui allumera des bûchers pour se venger. Une version du XVIIIe de la Bible du pieux Osterwald a aussi été dévoilée, tout comme d'autres trésors de la Société typographique de Neuchâtel. S. R.
Pratique- Les horaires et les infos pratiques se trouvent sur le site de l'EREN. A noter que seule la soirée du 22 mars nécessite une inscription, place limitée oblige dans l'atelier.
- Nos collègues d'A Vue d'Esprit sur Espace 2 consacraient en début d'année cinq émissions à l'histoire de la Bible dans sa matérialité. A réécouter ici.