Indonésie: des chrétiens déterminés à récupérer leur église

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Indonésie: des chrétiens déterminés à récupérer leur église

17 février 2012
Auckland, le 17 février (ENInews\David Crampton) – En Indonésie, des fidèles protestants illégalement interdits de culte à l’intérieur comme à l’extérieur de leur église continuent d’exiger la restitution de l’édifice. Ils célèbrent pour l'heure leurs cultes sur le trottoir ou chez des paroissiens. En juillet prochain, les Nations Unies feront l’état des lieux des droits de la personne dans ce pays à majorité musulmane.

Début février, des dizaines de membres de la paroisse de Yasmin de l’Eglise chrétienne d’Indonésie (GKI) ont organisé des services dominicaux devant le Palais présidentiel à Jakarta en signe de protestation. C'était lors de la Semaine mondiale pour l’harmonie interconfessionnelle, où des responsables religieux étaient rassemblés à la Chambre des représentants.

« C’est notre manière de montrer notre intérêt pour ce pays. Nous avons été tenus à l’écart de notre église pendant des mois. Notre lieu de culte a été mis sous scellés », a déclaré Dwiati Novita Rini, porte-parole de la paroisse de Yasmin de la GKI.

La haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a déjà envoyé au gouvernement indonésien une lettre pour faire part des inquiétudes que suscitent plusieurs cas, dont le blocus de l’église de Yasmin.

Décision de la Cour contestée

La paroisse, située à Bogor, dans la province de Java-Ouest, célèbre ses cultes sur le trottoir ou chez les paroissiens depuis que des accusations d’irrégularités ont été portées au sujet des formalités de construction de l’église. Le permis de construire a été annulé par le maire de Bogor, Diani Budiarto, qui a ainsi fait fi d'une décision de 2010 de la Cour suprême autorisant la paroisse à célébrer les cultes dans l’édifice illégalement placé sous scellés.

En octobre dernier, cependant, le maire Budiarto a interdit la célébration des cultes à l’extérieur du bâtiment, puis, au début de cette année, Dwiati Novita Rini a indiqué que la paroisse n’était plus du tout autorisée à célébrer de cultes. La semaine dernière, des partis politiques islamistes ont exigé du gouvernement qu’il passe outre la décision de la Cour suprême, obligeant le législateur à modérer sa recommandation en vue de mettre un terme à ce litige, selon le Jakarta Globe.

La Chambre des représentants s’est également opposée à la décision de la Cour. Les paroissiens ont été invités à la table des négociations mais trois réunions ont été annulées en raison de l’absence des représentants du gouvernement. « Nous allons continuer à nous battre pour notre droit, celui de pouvoir organiser des services religieux dans notre lieu de culte légalement reconnu », a affirmé Bona Sigalingging, porte-parole de l’Eglise. (412 mots-ENI-12-F-0023-JMP)