« Nous visons les jeunes qui ont des affinités avec les questions de foi, de religion ou de spiritualité », a expliqué à ProtestInfo le pasteur zurichois Thomas Schaufelberger, à l'origine de cette académie d'été. Les candidatures, issues des cantons, passeront donc devant un jury. Chaque gymnasien devra justifier sa motivation via une lettre signée d'un de ses responsables : pasteur, catéchète ou enseignant.

Mise sur pied par la Commission de valorisation des études de théologie des Eglises réformées alémaniques (Wekot en allemand), cette semaine est une première dans les milieux réformés suisses. « Elle se veut plus ciblée qu'une campagne promotionnelle au cinéma », note le pasteur Schaufelberger. Et donc potentiellement plus efficace. Son budget : 60 000 francs. Ils sont couverts pour moitié par le centre d'hébergement de Kappel am Albis et pour l'autre moitié par les cinq partenaires du projet. Soit toutes les Eglises alémaniques (dites du concordat), l'Union d'Eglises Berne-Jura-Soleure (BEJUSO) et les trois facultés de Bâle, Berne et Zurich.

De l'astrophysique à l'aumônerie

Le programme n'est pas encore sous toit, mais comprendra trois volets. Des professeurs de théologie en lien avec les jeunes interviendront sur des thématiques qui leur sont proches (un professeur d'astrophysique de l'EPFZ sera également invité). Entouré par des pasteurs frais émoulus, le groupe sera amené à proposer et à vivre ses propres célébrations, musique comprise. Enfin, une incursion dans la réalité ecclésiale est prévue via la diaconie dans les rues de Zurich ou l'aumônerie dans un hôpital.

Ce projet s'ajoute aux autres actions entreprises par les Eglises alémaniques pour rendre leurs métiers attractifs. On peut citer le Prix de théologie remis chaque année dans quelques cantons à des maturants qui ont traité avec brio d'un thème éthique, spirituel ou théologique (lire ci-dessous pour son pendant romand). Un magazine (en allemand) est paru cinq fois depuis 2008. Des stages en immersion sont en outre possibles pour les jeunes intéressés. Et, dès le 1er avril, les Eglises du concordat et BEJUSO se dotent d'un poste (80%) exclusivement dédié à la valorisation des études de théologie. S. R.

La Suisse romande à la traîne

En Suisse romande, les initiatives de valorisation de la filière théologique sont plus timides. « Nous ne pouvons pour l'instant pas nous pencher sur cette question avec tout le soin qu'elle mérite, explique le conseiller synodal bernois Lucien Boder, membre du bureau de la Conférence des Eglises réformées romandes (CER). Mais il est clair que nous devrons nous inspirer de ce qui se fait en Suisse alémanique. » Des contacts seraient d'ailleurs pris entre le bureau de la CER et le responsable théologie de l'Eglise BEJUSO, Matthias Zeindler.

On peut cependant se réjouir de l'existence de la plate-forme Etudes de théologie et Eglises, mise sur pied par l'Office protestant de formation (OPF). Elle « offre un espace d'informations et de rencontres ouvert aux personnes intéressées par les études de théologie » et permet aux étudiants de se familiariser avec la réalité ecclésiale. Des stages exploratoires de 3 à 5 jours sont aussi proposés pour découvrir le réalité du ministère.

De leur côté, les trois facultés romandes de Lausanne, Genève et Neuchâtel organisent aussi un Prix de théologie (doté de 500 fr.), via le Collège de théologie protestante. Le prix avait été lancé au moment d'une campagne de promotion en 2007, tout comme le site etudierlatheologie.ch. Ce dernier a été abandonné en 2011 et est aujourd'hui maintenu à titre privé par un jeune et pugnace théologien neuchâtelois. S. R.