Australie: une archidiaconesse aborigène veut agir pour la réconciliation

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Australie: une archidiaconesse aborigène veut agir pour la réconciliation

15 mars 2012
Auckland, le 15 mars (ENInews\David Crampton) – Karen Kime, la première archidiaconesse autochtone de l’Eglise anglicane d’Australie, désire améliorer la communication avec les communautés aborigènes du pays. Entre 1910 et 1970, les Eglises ont collaboré avec le gouvernement australien pour confisquer plus de 100 000 enfants autochtones à leurs familles. Le gouvernement avait présenté des excuses en 2008.

«Tout membre du clergé a une responsabilité envers les autochtones», a-t-elle déclaré dans une interview accordée à l’Australian Broadcasting Corporation (ABC). « Et cette responsabilité est de faire comprendre à notre peuple qu’il a un rôle à jouer au sein de l’Eglise […] et d’aider les autres à voir cela. »

L’évêque de Canberra-Goulburn, Stuart Robinson, qui a dirigé le service d’ordination de Karen Kime le 25 février, a affirmé au Daily Advertiser que cette désignation envoie un signal fort, indiquant que le ministère autochtone figure désormais au nombre des priorités de l’Eglise. « C’est pourquoi nous faisons intervenir une responsable autochtone extrêmement talentueuse, compétente et expérimentée afin de mener à bien ce travail. »

Outre sa nouvelle fonction au sein du diocèse de Canberra-Goulburn, un diocèse du sud-est de l’Australie qui est en première ligne de l’action en faveur d’un plus grand nombre de femmes prêtres, Karen Kime est à la tête du ministère autochtone d’Anglicare, le service de l’Eglise en charge de la mission urbaine et des soins de proximité. Elle s’efforce de réparer les relations entre l’Eglise et les aborigènes d’Australie.

« Pour moi, l’objectif de ce poste est essentiellement la réconciliation », a indiqué Karen Kime à ABC. « Il porte sur la justice sociale, car la relation entre l’Eglise et les aborigènes a été plutôt mauvaise par le passé. »

« Génération perdue »

Entre 1910 et 1970, les Eglises ont collaboré avec le gouvernement australien pour confisquer plus de 100 000 enfants autochtones à leurs familles. Par cette politique, le gouvernement cherchait à assimiler ces enfants – aujourd’hui désignés comme la « génération perdue » – en plaçant un grand nombre d’entre eux dans des institutions d’Eglise. Après une enquête menée par le gouvernement en 1977, la plupart des Eglises chrétiennes ont présenté des excuses publiques pour leur participation à ces confiscations d’enfants et ont pris des mesures pour encourager la réconciliation. Des excuses ont été présentées par le gouvernement en 2008.

Tom Calma, coprésident de Reconciliation Australia, une organisation de promotion de la réconciliation entre les aborigènes et les autres Australiens, affirme que la désignation de Karen Kime démontre la volonté de l’Eglise anglicane d’améliorer les relations entre l’Eglise et les australiens autochtones.

« L’archidiaconesse Kime est une fervente partisane de la réconciliation entre les aborigènes et les autres Australiens. Je suis ravi de voir l’Eglise anglicane inclure en son sein des responsables autochtones », a déclaré Tom Calma.

Première femme aborigène à être ordonnée prêtre dans l’Etat de Nouvelles-Galles-du-Sud, il y a douze ans, Karen Kime se dit privilégiée de faire partie d’un diocèse qui lui apporte autant de soutien. « Je crois que je suis là où je devais être et j’ai les moyens d’accomplir ma mission. Je ne me sens pas découragée; en fait, je me sens plutôt encouragée. » (502 mots-ENI-12-F-0038-JMP)