Un colloque de quatre jours sur le thème de «L'action œcuménique en faveur de la protection des droits humains des travailleurs migrants dans la région du golfe arabo-persique» s'est refermé le 2 mai à Alwaye, en Inde. Cette réunion était organisée par la Commission des Églises pour les affaires internationales (CEAI) du Conseil œcuménique des Églises (COE), en collaboration avec la Conférence chrétienne d'Asie, indique une dépêche du COE.

«Les travailleurs migrants dans les pays du Golfe sont souvent confrontés à de graves violations de leurs droits, à l'exploitation et parfois à des actes de violence pouvant conduire à la mort, a-t-on pu lire dans un communiqué à l'issue du colloque. Les personnes les plus vulnérables sont les employées de maison et les ouvriers non qualifiés en situation irrégulière. Elles sont soumises à de longues heures de travail sans repos, à des conditions de travail et de vie déplorables et inhumaines, à des salaires irréguliers, à la confiscation des documents de voyage et au harcèlement de la part d'agents et d'employeurs sans scrupules.»

La réunion a été ouverte par le métropolite Joseph Mar Thoma. Il a évoqué l'expérience des travailleurs migrants et de la diaspora dans les pays du golfe Arabo-Persique depuis quarante ans avant de lancer: «Nos impératifs théologiques et bibliques exigent de nous un témoignage prophétique et missionnaire pour protéger les droits et la dignité des étrangers et de ceux qui souffrent parmi nous.»

Mathews George Chunakara, directeur de la CEAI, a poursuivi en faisant quelques rappels utiles: «Les droits de la personne et les droits du travail sont reconnus par l'Organisation internationale du travail depuis 1919 et par les Nations Unies depuis sa création. A ces textes s'ajoutent la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée par l'ONU en 1990.»

«Pourtant, le manque de dispositifs de protection adéquats au niveau national dans les pays d'origine et d'accueil des travailleurs migrants atténue l'efficacité de la Convention», a-t-il déploré. «Cette situation justifie à quel point il est urgent de défendre la cause plus efficacement aux niveaux national et international.»

Le père Tesfa Endale, de l'Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo de Dubaï, a évoqué la situation des travailleurs et travailleuses migrants éthiopiens dans le Golfe. «Les individus les plus vulnérables parmi les travailleurs migrants éthiopiens sont les employé-e-s de maison. Ils travaillent dans des conditions quasi carcérales et sont soumis à des persécutions, des mauvais traitements et des sévices physiques de la part de leurs employeurs», a-t-il affirmé.

«Le système de parrainage de kafaala, qui associe le visa d'un travailleur à un employeur unique servant de partenaire pour l'immigration en lieu et place des autorités, foule aux pieds les droits et la dignité des travailleurs et travailleuses migrants», a déclaré le père John Van Deerlin, délégué épiscopal de l'Église catholique romaine, en charge des questions de migration.



Enfin, Audeh Quawas, de la CEAI, et Catherine Graham, prêtre et coordinatrice du Réseau anglican pour les réfugiés et les migrants, ont évoqué la situation que subissent les travailleurs migrants vivant dans des camps de travail dans des pays arabes.

 Un rapport sur le colloque sera présenté à la prochaine réunion de la CEAI à Nanjing (Chine) en juin prochain. (554 mots-ENI-12-F-0066-JMP)