Multinationales et droits humains: Plus de 50 organisations tapent du poing

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Multinationales et droits humains: Plus de 50 organisations tapent du poing

14 juin 2012
Les entreprises dont le siège est en Suisse doivent respecter les droits humains et l’environnement partout dans le monde. C'est ce que réclame la coalition «Droit sans frontières». Elle a remis hier mercredi au parlement une pétition munie de 135 285 signatures.


Des filiales à l’étranger d’entreprises suisses portent atteinte aux droits humains et à l’environnement, tonne « Droit sans frontières » dans un communiqué. Parmi ces entreprises, la coalition cite Xstrata, Glencore, mais aussi Syngenta, Nestlé, Danzer, Triumph ou encore Holcim.

Il manque des règles contraignantes pour la Suisse, siège de nombreuses multinationales, martèlent les organisations. Parmi elles, on trouve des syndicats, des groupes critiques d’actionnaires ou des associations comme Greenpeace. La pétition a été lancée en novembre dernier.

La Suisse mauvaise élève

La Suisse doit également mettre en œuvre les « principes » adoptés il y a une année par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, exige la pétition. Ces principes affirment le devoir de tous les Etats de protéger les droits humains, aussi contre les violations commises par les entreprises. Mais il y a un hic. Alors que l’Union européenne a, l’automne dernier déjà, exigé de ses membres qu’ils développent des stratégies pour mettre en œuvre ces principes, rien ne s’est encore passé en Suisse, peut-on lire dans le communiqué. Du coup, des députés de tous bords ont déposé pendant la session en cours des interventions parlementaires sur les questions « droits humains et entreprises ».

Lors de la remise de la pétition, Manon Schick, directrice de la section suisse d’Amnesty International, a relevé que l’autorégulation des entreprises au moyen de mesures volontaires ne suffit pas. Peter Niggli, directeur d’Alliance Sud, la communauté de travail des organisations d’entraide, a pour sa part pointé du doigt la responsabilité particulière de la Suisse en tant que siège du plus grand nombre de multinationales par habitant au monde. Sa réputation est en jeu, estime-t-il.

Kaspar Schuler, directeur de campagne de Greenpeace Suisse, a quant à lui rappelé que les atteintes à l’environnement vont souvent de pair avec des violations des droits humains. Les récents exemples de Xstrata au Pérou ou de Glencore en République démocratique du Congo montrent que les dommages environnementaux ont toujours des effets négatifs sur la population locale. L'engagement de la coalition ne prend pas fin avec la remise de cette pétition. (comm./sr)