« Le gouvernement devrait mettre un terme au plus vite à l'exploration et à l'extraction de l'uranium », a déclaré le pasteur luthérien Leonard Mtaita, secrétaire général du conseil d'Eglises de Tanzanie, au correspondant d'ENInews le 15 juin. « Il s'agit d'un minerai extrêmement nocif qui a des répercussions graves sur les gens et l'environnement. »

Pour les les Eglises, le gouvernement ne dispose pas de structures sûres pour explorer, extraire ou exporter le minerai. Du coup, les membres du Conseil chrétien de Tanzanie ont mis en avant la situation à Fukushima, où la centrale Daiichi a rejeté des matières radioactives dans la campagne environnante. Ils elles ont aussi évoqué le cas allemand. En mai 2011, l'Allemagne annonçait qu'elle se laissait onze ans pour abandonner totalement l'énergie nucléaire, affirmant vouloir axer ses efforts sur les énergies renouvelables.

Selon le gouvernement, les gisements récemment découverts dans le sud et le centre de la Tanzanie représenteraient l'équivalent de 83,8 millions de dollars EU (80 millions de francs), un complément de recettes non négligeable pour l’Etat.

« Notre pays a une Commission de l'énergie atomique qui a pour responsabilité de veiller à ce que les Tanzaniens soient en sécurité et à l'abri des risques que représente l'extraction de l'uranium », a déclaré récemment Mohamed Gharib Bilal, vice-président de la Tanzanie. Le Conseil chrétien de Tanzanie a insisté sur le fait que, malgré sa valeur, l'uranium peut être utilisé pour produire des armes de destruction massive.

« Les pays qui utilisent l'uranium pour générer de l'électricité se tournent désormais vers d'autres options, car ils connaissent ses dangers. Nous pensons que la Tanzanie n'est pas prête à commencer l'extraction, l'exportation et l'utilisation de l'uranium », a déclaré Peter Kitula, président du Conseil chrétien de Tanzanie. (376 mots-ENI-12-F-0089-JMP)