Des responsables religieux d’Afrique du Sud lancent une campagne contre la corruption

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Des responsables religieux d’Afrique du Sud lancent une campagne contre la corruption

24 août 2012
Le Cap, le 24 août (ENInews\ Munyaradzi Makoni) – Un groupe de responsables religieux d’Afrique du Sud a mis en place une campagne nationale. But: lutter contre la corruption, le favoritisme et le détournement de fonds publics. Des responsables des traditions chrétienne, musulmane, juive, hindoue, bahaïe et animiste l'ont lancée le 22 août à Khayelitsha, une banlieue pauvre du Cap.

« La corruption n’est pas qu’un enjeu matériel affectant l’économie politique de l’Afrique du Sud (et du monde). C’est aussi une préoccupation d’ordre spirituel, moral et social », indiquent les responsables religieux dans le document présentant la campagne.

Selon eux, la corruption a permis à des personnes en position de pouvoir de profiter d’un comportement répréhensible en justifiant la « petite » corruption à tous les niveaux, ce qui a créé une culture de l’impunité. La quête effrénée de l’argent et du pouvoir menace la jeune démocratie sud-africaine et empêche les pauvres d’assurer leurs besoins fondamentaux, ont-ils ajouté.

« Si nos communautés religieuses ne peuvent pas admettre qu’il n’est pas juste que certains aient trop tandis que d’autres n’ont rien, nous n’avons plus d’espoir pour ce pays », a déclaré le pasteur Alan Storey, de l’Eglise méthodiste centrale. L’archevêque catholique romain du Cap, Stephen Brislin, a appelé les communautés religieuses à travailler main dans la main pour tenter de venir à bout de la corruption.

Une seconde lutte pour la libération du pays

Kobus Gerber, secrétaire général de l’Eglise réformée hollandaise, a déclaré que les communautés religieuses doivent élaborer une théologie publique commune pour faire face à la corruption. « La régénération morale n’est pas le devoir de l’Etat, c’est notre travail à nous, a-t-il déclaré. Nous sommes confrontés à une seconde lutte pour la libération, une lutte pour l’âme de ce pays. »

L’archevêque anglican Thabo Makgoba a quant à lui déclaré qu’il souhaitait voir les Eglises éduquer les gens à ne pas accepter la corruption.
Les responsables religieux ont décidé de soutenir les communautés qui souffrent le plus de la corruption, afin que personne ne juge nécessaire de détruire le peu qu’elles ont pour attirer l’attention du gouvernement sur leur sort. (366 mots-ENI-12-F-0114-JMP)