Le Centre social protestant (CSP) vaudois tire la sonnette d’alarme
«Nous avons raté notre contre-la-montre», déplore la directrice du CSP Vaud, Hélène Küng. Pour répondre aux demandes d’aide dans le secteur social, toujours plus nombreuses, les collaborateurs ont dû augmenter leur temps de travail en 2012. Le CSP Vaud avait fait le pari de trouver les fonds qui lui permettraient de rémunérer ces heures supplémentaires. L’argent n’a pas été trouvé à temps. «J’ai péché par optimisme», constate Hélène Küng.
«Les mesures d’économie que nous avons choisies, sont celles qui toucheront le moins aux prestations du CSP», explique la directrice. Ainsi, deux personnes ont été licenciées dans le secteur du ramassage et de la vente d’objets d’occasion. Le budget pour la communication a aussi été réduit.
Douloureux licenciementsLes activités qu’englobaient ces deux postes supprimés seront réparties entre les autres collaborateurs. «C’est douloureux de devoir licencier des gens qui sont déjà dans des situations fragiles», s’attriste la directrice. Le CSP embauche souvent des personnes dans des situations précaires pour travailler au Galetas, son magasin proposant des articles de «seconde main».
Le CSP va aussi arrêter de faire de la recherche de fonds pour «Budget des Autres», un fonds de dépannage qui offre une aide ponctuelle à des personnes dans l’urgence. Il permet de payer des factures d’électricité ou un mois de loyer par exemple. «Les donateurs préfèrent verser de l’argent pour «Budgets des Autres» que pour le fonctionnement général du CSP, cela nous pénalise», explique Hélène Küng.
«Le but de ces mesures d’économies est de contrôler le déficit pour cette année et d’aboutir à un budget sans déficit pour 2014», précise Anne Baehler Bech, présidente du Comité du CSP. Les mesures devraient permettre d’économiser 300 000 francs en 2013.
Plus que 145 000 francs de réserve«Nous sommes dans une tension constante entre les charges et les prestations offertes», relève la directrice. Durant les trois années précédentes, le CSP s’en était tout juste sorti. «Il nous reste que 145 000 francs de réserve», ajoute Hélène Küng. A la tête du CSP depuis 2007, cette pasteure d’une cinquantaine d’année a permis au Centre social de sortir d’une crise financière, l’année de son arrivée, en diminuant de 4% les salaires des employés. «Cette décision avait été prise avec les employés afin de ne licencier personne», précise-t-elle. Suite à une bonne gestion du budget, les salaires avaient progressivement retrouvé leur barème initial en 2011.
Le CSP Vaud est un service privé d’aide social. Ses activités sont financées par à 26% par des donateurs, à 38% par des subventions publiques et à 6% par l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud. Les magasins d’occasions, comme le Galetas, ainsi que divers revenus rapportent 30% du budget. Le Centre social fonctionne grâce à 63 collaborateurs et 160 bénévoles. En 2012, le total des charges s’est élevé à 6,5 millions de francs. Cette même année, plus de 13 000 consultations ont été dispensées dans les domaines juridique, conjugal et psychosocial entre autres, soit 400 de plus qu’en 2011.