Quand l'animal donne goût à la vie
Quand Jonas, 11 ans, rentre de l’école, la première chose qu’il fait en arrivant à la maison est de caresser son chat, puis de jouer avec lui. Il court en agitant une souris miniature accrochée à une baguette tandis que le chat saute pour l'attraper. Cette activité aide le petit garçon à se déconnecter après une longue journée d’école.
Plus sensibles à l'égard d'autrui
Les enfants qui assument déjà tôt la responsabilité d’un chat ou d’un chien et s’occupent consciencieusement de l’animal se montrent généralement plus sensibles à l’égard d’autrui. Dans leurs rapports sociaux avec d’autres personnes, ils sont souvent plus compétents que les autres enfants.
«Ils ont une capacité de contact plus élevée, une meilleure affirmation personnelle, et montrent moins d’agressivité à l’école», dit le psychologue Reinhold Bergler, qui a fondé en 1980 déjà, à l’Université de Bonn, un groupe de recherche sur la psychologie de la relation humain-animal. Avoir un chien peut aider considérablement les enfants confrontés aux difficultés de la vie, par exemple quand les parents se séparent ou qu’un déménagement dans une autre ville s’annonce.
«Le chien reste une ‘personne de référence’ solide, qui les libère de leur sentiment de solitude et stimule des réactions positives», estime Bergler, qui est aussi président du cercle de recherche «Les animaux de compagnie dans la société». L’animal symbolise un morceau de normalité; quand l’enfant sort le chien, il entre aussi en contact avec d’autres enfants.
Animaux à l'école
Quand des animaux sont engagés dans l’enseignement scolaire, les élèves deviennent plus motivés et moins agressifs: «Ils sont simplement plus détendus et ils ont moins peur de se rendre ridicules», dit Andrea Beetz, qui poursuit des recherches dans le domaine de la thérapie aidée par l’animal et se rend dans les classes avec des chiens formés pour cela, ou des cochons d’Inde. L’effet chez les enfants est même mesurable physiquement: «Le pouls se ralentit, l’émission d’hormones de stress se réduit.»
Dans bien des cas, les animaux familiers exercent une influence très positive non seulement sur les enfants, mais aussi sur les adultes: les chats, en particulier, sont connus pour faire baisser la pression sanguine de leurs propriétaires par leur comportement calme et reposant – ils sont souvent plus efficaces que des médicaments. Dans une étude de grande ampleur, Reinhold Bergler a établi que les chats aident leurs propriétaires à surmonter les crises de la vie, par exemple en cas de chômage, de perte du partenaire ou de maladie grave.
Dans le groupe témoin sans chat, près des deux tiers des personnes touchées ont eu recours à l’aide d’un psychothérapeute – chez les propriétaires de chat, aucune ne l’a fait.Dans le groupe témoin sans chat, près des deux tiers des personnes touchées ont eu recours à l’aide d’un psychothérapeute – chez les propriétaires de chat, aucune ne l’a fait. «Le chat agit comme un catalyseur. Par sa présence discrète, sa disponibilité constante, il aide la personne à sortir peu à peu de son état d’hébétude», explique Bergler. Les détenteurs de chats développent des mécanismes d’assimilation actifs et une attitude de base plus positive que d’autres personnes.
Même une perruche comme animal familier peut exercer des effets étonnants. Dans le cadre d’une autre étude, Bergler a confié à chacun des 225 résidents d’un foyer pour personnes âgées une perruche. «Au bout de huit semaines, nous voulions en fait reprendre les oiseaux, mais personne n’a voulu se séparer du sien.» Les animaux avaient changé toute l’atmosphère du foyer. «Les résidents avaient l’impression que la vie avait de nouveau un sens, qu’ils avaient une tâche à accomplir. Ils oubliaient leurs petits bobos, les oiseaux devenaient un thème de conversation permanent, les personnes étaient beaucoup plus autonomes et équilibrées», constate le psychologue.
L’organisation allemande d’aide aux personnes âgées KDA est également convaincue de l’utilité des animaux dans les homes pour seniors; elle s’affirme tout à fait favorable à la détention d’animaux de compagnie dans les résidences pour personnes âgées et à la maison. «Les animaux peuvent être très utiles dans l’assistance aux personnes dont les capacités motrices et cognitives sont limitées», dit la psychologue et infirmière Christine Sowinski.
Un chien thérapeute
Grâce à la présence des animaux, les personnes âgées ou dépendantes deviennent plus autonomes et actives. «Les personnes atteintes de démence qui ont un chien parlent plus, sont plus équilibrées et dorment mieux la nuit», ajoute-t-elle. Les chiens formés comme thérapeutes peuvent aussi contribuer utilement à l’assistance et permettre aux personnes âgées de rester plus longtemps de manière indépendante à la maison. «En fait, conclut Sowinski, chaque personne qui le souhaite et qui est en mesure de détenir un chien de manière correcte devrait recevoir son propre chien thérapeute.» (FNA-48)