La protection des frontières de l’UE doit respecter les droits humains

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La protection des frontières de l’UE doit respecter les droits humains

10 décembre 2013
Bruxelles (epd - ProtestInter) L’Église protestante d’Allemagne (EKD) s’oppose au renvoi instantané des migrants appréhendés en mer. Les institutions de l’Union européenne (UE) devraient garantir le respect des droits humains et du droit international envers ces requérants d’asile.

«Les législateurs de l’Union européenne devraient exclure la possibilité pour Frontex, une agence de surveillance des frontières de l’UE, et d’autres autorités, de renvoyer des personnes dans des États où elles sont menacées», a déclaré Katrin Hatzinger, la responsable du Bureau de l’EKD, mercredi dernier, à Bruxelles.

Chaque requérant d’asile, appréhendé en mer, doit pouvoir bénéficier d’un examen de sa demande. Et tous les migrants – qu’ils soient requérants d’asile ou non – devraient avoir la possibilité de déposer un recours avec effet suspensif contre les mesures prises par l’autorité de surveillance des frontières.

La position de l’Eglise allemande correspond à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) de 2012, selon lequel le renvoi de migrants n’est légitime que dans des cas très strictement définis. Cette décision de la Cour avait été rendue suite à une plainte déposée par 24 réfugiés de Somalie et d’Érythrée. Ils avaient été renvoyés en Libye, sans examen de leur identité, par les garde-côtes italiens.

Si l’arrêt de la CEDH est systématiquement appliqué, la plus grande partie des migrants appréhendés en mer, en Europe, devraient être amenés à terre, afin qu’un examen approfondi de leur cas soit garanti.

Les gouvernements devront se prononcer

Les 28 gouvernements de l’UE devront, prochainement, se mettre d’accord sur une position commune. Malgré les récentes catastrophes en Méditerranée, qui ont fait des centaines de morts parmi les réfugiés, les gouvernements ne sont pas d’accord entre eux. Certains États, notamment ceux qui ont une frontière marquant le sud de l’Europe, bloquent la proposition et rejettent en particulier l’établissement de normes communes pour le sauvetage en mer.

Dans son côté, le contrat de coalition allemand recommande de respecter le principe du non-renvoi et l’obligation de sauvetage en mer dans les interventions de l’agence Frontex en Méditerranée. «Sur ce point, l’Allemagne s’est positionnée clairement, et on peut espérer qu’elle saura convaincre les autres États membres de la nécessité d’établir des règles claires», a souligné Katrin Hatzinger. (FNA-125)