Farce ou friandise! Les Romands restent attachés à la fête d’Halloween
photo: CC(by-sa)Hanna Horwarth
Alors que les médias anglo-saxons ne parlent plus que de costumes effrayants et de courges, la fête d’Halloween semble avoir disparu des rues suisses romandes. Pas du tout, rétorquent les porte-parole des supermarchés. «Nous n’avons pas adapté de manière décisive la gamme des produits pour Halloween ces dernières années», avance Ramón Gander pour Coop. «Nous nous focalisons pourtant sur les vêtements et les accessoires. Cette fête est donc plus visible dans les grands magasins Coop City plutôt que dans les points de vente Coop.»
Vaudois premiers consommateurs de matériel d’HalloweenDu côté de Migros, Diane Schaefer déclare: «L’assortiment spécifique pour Halloween (Costume, accessoires, perruques, masques, maquillage, etc.) est présent dans environ 120 magasins dans toute la Suisse, cette année comme l’année précédente. Le choix de poser un stand d’articles spécifiques dépend de la taille du magasin et relève des directives des coopératives régionales.»
«Au niveau national, la demande pour cet assortiment reste stable et ne diminue pas. Pour la coopérative Migros Vaud, au contraire, cette demande augmente! La coopérative Migros Vaud est même, pour l’instant, la 1re cette année en terme de chiffre d’affaires dans cet assortiment. En 2e et 3e positions, on trouve respectivement Migros Genève et Migros Neuchâtel-Fribourg. Les coopératives suisses allemandes viennent après les romandes» poursuit Diane Schaefer.
Pas de citrouille à l’écoleDans les écoles, par contre, la fête d’Halloween n’a sa place que de façon marginale. «La loi scolaire neuchâteloise, marquée par la laïcité du canton, indique que les enseignants doivent expliquer aux élèves les différentes cultures présentes dans la classe. Dans ce contexte, si un élève pose une question sur Halloween, cette fête sera expliquée», affirme Jean-Claude Marguet, chef du Service de l’enseignement obligatoire du Canton de Neuchâtel.
Par contre pas question d’organiser avec l’école du porte-à-porte dans un village pour récolter des friandises. «Durant la première moitié des années 2000, nous avions recensé toutes les activités auxquelles participaient les écoles. Vente de produits caritatifs, chantées dans des Etablissements médico-sociaux, participation à des fêtes villageoises... Nous avions dénombré 732 activités différentes qui occupaient pour les plus grands élèves trois semaines par année!», relate le fonctionnaire. «Cette étude avait été un choc et nous avons depuis pris des mesures pour limiter la participation des écoles à ce genre d’activités. Halloween ne fait certainement pas partie des activités conservées!»
La fête est également absente des écoles fribourgeoises, et «très rare» selon un répondant valaisan. Par conséquent, les plaintes de parents gênés par les valeurs que véhicule cette célébration sont également rares.
Pas de clown cette année!Les amateurs de frayeur et de sucreries devront donc s’organiser dans le cadre privé. Dominique Glur, porte-parole de la police cantonale vaudoise en appelle à des précautions de «bon sens»: «la collecte de friandise doit se faire sous la responsabilité d’un parent. Les enfants doivent rester sur le pas de porte et éviter d’entrer chez des inconnus. Enfin, il ne faut pas entrer dans une propriété sans y être invité et respecter les petits mots que des personnes qui ne souhaitent pas être dérangées auront mis à leur porte.»
Enfin, en raison de la rumeur de la présence de clown violent effrayant les passants dans les rues, cette année, il vaut peut-être mieux éviter le nez rouge.