Le génocide arménien commémoré au culte

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Le génocide arménien commémoré au culte

Joël Burri
17 avril 2015
Les réformés commémorent les 100 ans du début du génocide arménien. A Bevaix (NE) où réside le célèbre chanteur d’opéra Arman Arapian, la célébration laissera une large place à la musique. Et une liturgie du souvenir est proposée à toutes les paroisses du pays.

Photo: Avril 1915, déportation de la population arménienne de la ville de Kharpout. LDD, Croix rouge américaine

Le 24 avril 1915, le ministre de l’Intérieur de l’Empire ottoman ordonne une rafle des intellectuels arméniens de Constantinople. Un millier de personnes furent déportées et assassinées. Cette date est retenue comme celle du début du génocide arménien, les exterminations continuèrent par la suite et touchèrent également d’autres minorités. C’est donc généralement le 24 avril que ce génocide est commémoré. A l’occasion du 100e anniversaire de cet évènement tragique, la paroisse neuchâteloise du Joran propose un culte avec liturgie et chants arméniens, le 19 avril à Bevaix, alors que la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) propose pour toutes les paroisses un choix de textes et de chants.

«Le chanteur d’opéra Arman Arapian est un de mes voisins. Il chante régulièrement la liturgie arménienne à Zurich. Donc l’idée a d’abord été de le faire venir chanter une fois au culte du village. Et c’est lui qui m’a sensibilisé au fait que l’on approchait de la date du centenaire du génocide», explique le pasteur Yves Bourquin. «Cela restera un culte protestant. Il n’y aura pas de psalmodie ni de prière en arménien. Par contre, nous laisserons beaucoup de place aux ponctuations musicales qui seront des extraits de la Divine liturgie et du Requiem de Komitas.»

La prédication sera consacrée à la commémoration du génocide. «L’une des questions que je me suis posées est qu’est-ce qu’on en fait 100 ans après», explique Yves Bourquin. «Aujourd’hui encore, il y a une partie du monde qui ne reconnaît pas ce génocide – ou du moins qui refuse de l’appeler comme tel. Le combat pour la reconnaissance de ce génocide joue un rôle fédérateur au sein de la communauté arménienne disséminée.»

Au niveau national, la FEPS invite les paroisses protestantes à commémorer le génocide arménien dans leur culte du 26 avril. Elle propose d’utiliser les textes et les prières préparés pour l’occasion par la communauté de travail des Eglises chrétiennes d’Allemagne. Des documents que la FEPS a traduits en français. Par ailleurs, le chef de l’Eglise apostolique arménienne, le Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, Aram 1er, sera en voyage en suisse du 24 au 26 septembre. Il participera à diverses commémorations et célébrations œcuméniques à Begnins (VD), Berne et Walzenhausen (AR).

Centenaire