Le pasteur de Sierre devient le premier réformé suisse
L’actuel vice-président des réformés valaisans a été plébiscité, ce lundi 4 novembre à Berne, premier réformé de Suisse. Le pasteur Gilles Cavin a été en effet élu à la présidence du Synode de l’Eglise réformée de Suisse (EERS), le parlement ecclésial des protestant, dont il était le vice-président depuis deux ans. Seul candidat en lice, il a récolté l'unanimité des voix des délégués des vingt-quatre Eglises membres de l’EERS, réunis en assemblée au Rathaus de Berne. A partir de janvier 2025, le plus vaudois des pasteurs valaisans mènera donc les débats de la faîtière réformée, et ce jusqu’en décembre 2026 minimum.
«Pas tout à fait germanophone», Gilles Cavin a relevé ce léger handicap avec humour à la tribune. «En Valais, notre petite Eglise est bilingue et nous avons l’habitude de travailler main dans la main entre francophones et germanophones», a-t-il ironisé une fois élu. Il a ajouté qu’il se réjouissait que «le Synode puisse travailler avec sérieux et efficacité, le tout sur un mode convivial». Questionné, le pasteur confie qu’en plus de la langue, ce qui aurait pu dissuader quelques personnes de voter pour lui aurait pu être le «léger conservatisme théologique» qu’on lui connaît à l’EERS.
«Centriste d’Eglise»
Florian Schubert, pasteur de la Collégiale de Neuchâtel et membre du Conseil de l’EERS (Exécutif), se réjouit de l’élection d’un «autre Romand» à la tête de l’institution. «Gilles Cavin allie une bonne connaissance du règlement ecclésial et un entregent très agréable», formule-t-il. «De plus, il a des positions bien tranchées qui feront qu’il ne pourra jamais être accusé d’être acquis à la cause de notre Exécutif.» Il insiste encore sur le fait que le Valaisan était à ses yeux, «le mieux placé pour ce poste, car c’est un peu un centriste d’Eglise».
De son côté, l'avocat Stephan Kronbichler, président de l'Eglise réformée évangélique du Valais (EREV), se dit «particulièrement fier qu’un des représentants d’une Église aussi minoritaire soit élu et la représente à l’échelon national». Et d’ajouter: «Malgré le peu de ministres que compte l’EREV, il est évident pour nous de mettre à disposition de la faîtière un peu du temps de travail de Gilles Cavin, qui de toute façon ne compte jamais ses heures.»
Pour le remplacer à la vice-présidence, qui compte deux postes, l’EERS souhaitait une candidature féminine aux côtés du vice-président Michaël Bünger, qui a été réélu lundi. La Vaudoise Sylvie Arnaud, ancienne présidente du Synode de l’Eglise réformée vaudoise (EERV), qui était pressentie, a malheureusement démissionné de sa fonction de déléguée entre-temps, comme l’a signalé à regret Judith Porksen Röder, présidente des Eglises réformées de l’union synodale Berne-Jura- Soleure ainsi que de la Commission de nomination de l’EERS. «En dépit de tous nos efforts, nous n’avons pas trouvé une autre femme prête à se porter candidate», a-t-elle relevé. Et d’indiquer que «le poste est désormais ouvert à des candidatures masculines».