Les milieux religieux et associatifs lancent une action d’intégration des migrants
«L’étranger n’est pas un ennemi et son intégration passe essentiellement par des liens individualisés, c’est aux citoyens de se mettre en action», lâche le pasteur Laurent Zumstein, responsable du Service santé et solidarité de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). La première soirée d’information «Action parrainage», qui s’est déroulée jeudi 14 janvier, à Lausanne, a réuni plus de 120 personnes. Organisé par les Eglises réformée et catholique du canton de Vaud en partenariat avec l’«Appel d’Yverdon» - une initiative du Parti socialiste yverdonnois demandant aux autorités d’augmenter le nombre de structures d’accueil - ainsi que d’autres associations de la société civile, ce projet vise à concrétiser le parrainage des migrants pour permettre leur intégration.
«Il s’agit de mettre nos ressources en commun, rendre visibles les différents réseaux associatifs, politiques et privés, tout en s’informant mutuellement de nos ressources et de nos envies», explique Laurent Zumstein. Cette action ne concerne pas l’hébergement, mais l’accompagnement d’un migrant dans la société, quel que soit son statut légal en Suisse. Il existe plusieurs types de parrainages. «Le parrainage «social» a pour but de créer des liens, par exemple en accueillant, deux fois par mois, une personne pour dîner où pour faire une activité, comme lui faire découvrir la région», explique Pascal Brégnard, responsable du Département solidarités de l’Eglise catholique du canton de Vaud. «Cette action demande du temps, mais pas forcément beaucoup de moyens», ajoute-t-il.
Un autre type de parrainage est le mentorat. «Il s’agit d’aider la personne dans ses démarches administratives, l’aider à trouver du travail ou un logement», relève Nicolas Margaux, agent pastoral et médiateur à Point d’appui, l’Espace multiculturel des Eglises catholique et réformée vaudoises. L’accompagnement des migrants peut aussi s’effectuer au niveau juridique, notamment en apportant un appui particulier dans les procédures de renvoi. Ce type d’aide s’effectue en lien avec le groupe juridique d’«Action parrainage».
Augmentation des mineurs non accompagnés«Ces derniers mois, l’arrivée de mineurs non accompagnés a fortement augmenté. Pour la plupart, ils sont accueillis dans des structures spécialisées de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). Ils se trouvent dans des situations d’isolement, loin de leurs proches», explique Claire-Antoinette Steiner, aumônière au Centre d’enregistrement et de procédure de Vallorbe (CEP). «Ces jeunes, âgés de 10 à 18 ans, auraient besoin de partager des activités en famille. L’idéal serait qu’ils soient accueillis ponctuellement par des personnes qui ont elles-mêmes des enfants», précise-t-elle.
«Les frontières entre les différents types de parrainage sont fines, la vie fait qu’on doit parfois un peu changer de casquettes», souligne Laurent Zumstein. Une formation pour les personnes souhaitant devenir parrains ou marraines, focalisée sur les domaines déontologiques, interculturels et juridiques, va prochainement être mise en place. Les participants à la soirée ont d’ores et déjà pu s’inscrire pour participer à tel ou tel type de parrainage. Par ailleurs, d’autres soirées d’informations vont être organisées au niveau régional.