Nouveau départ pour le Laboratoire de transition intérieure
TransformAction Lab (ou «TAL»), c’est ainsi qu’il faut désormais nommer le Laboratoire de transition intérieure. Cette initiative portée par Michel Maxime Egger, écothéologien et auteur, au sein de Pain pour le prochain (PPP), avait permis de fédérer des personnes actives dans le domaine de l’écospiritualité en Suisse romande autour, entre autres, des notions de personne méditante-militante ou des activités de Travail qui relie. Autant de manières d’ancrer intérieurement son engagement écologique, notamment dans les communautés chrétiennes. Le départ à la retraite de son fondateur et la fusion de PPP avec l’Entraide protestante (EPER), qui accueille désormais le laboratoire, ont incité l’équipe à se recentrer et à se renforcer (voir la légende de la photo).
«Nouveau branding, nouveau nom – anglophone –, nouveau site web: nous sommes un projet national», annonce Cynthia Illi, basée à Lausanne, qui a rejoint le TAL en octobre 2023, notamment pour la communication. Exit donc le terme «intérieure»: «Nous souhaitons recontextualiser le sujet. La transition intérieure reste au cœur de nos activités, mais il ne s’agit pas de développement personnel. Quel est le but de se changer soi? Pour nous, c’est de servir au mieux le collectif. Le terme ‹transformaction› représente cette idée», explique Cynthia Illi, pour qui ce changement décrit plutôt une «évolution naturelle» du laboratoire.
Autonomie financière
L’ambition est bien de développer une présence dans toute la Suisse. Côté alémanique, cette extension s’appuie notamment sur le travail réalisé par Pascale Schnyder, qui y portait pour l’EPER le concept des «Conversations carbone» consistant à partager et évaluer ses méthodes pour réduire son empreinte carbone. L’EPER avait réussi à y faire participer des organisations comme la Banque cantonale d’Uri.
Les entreprises représentent une piste de développement non négligeable, d’autant plus qu’«à l’horizon 2027-28 le TAL devrait atteindre l’autonomie financière pour ses places de travail et ses collaboratrices», précise Cynthia Illi. Les Eglises, les écoles ou la société civile, partenaires historiques du laboratoire, risquent-elles d’être négligées? «Non. Notre approche est pragmatique: pour toucher d’autres secteurs, il faut des fonds. Avec une entreprise, un projet peut être monté en trois mois, pour les écoles cela demande juste plus de temps.»
Eco-émotions dans les écoles
Le TAL souhaite d’ailleurs se rapprocher des jeunes publics: des camps d’été mais aussi des interventions sur les «éco-émotions» dans les écoles avec une chercheuse de l’UNIL sont en développement. Et la spiritualité, dans tout ça? «Nous avons différentes manières de l’aborder dans l’équipe. On parle de ‹reliance à soi, aux autres, et au Vivant›. La majuscule indique que cela peut inclure quelque chose de plus grand que soi, donc une transcendance. C’est implicite, parce que l’on ne peut pas parler de la même manière à une start-up et à un groupe d’Eglise. Mais le message reste le même: il y a une part spirituelle dans la transition écologique», détaille Cynthia Illi.
«D’ailleurs, dans les faits, les ateliers que nous continuons à organiser sur ces sujets n’ont pas changé.» Si grâce aux nouvelles compétences de l’équipe des projets nouveaux pourront être proposés à divers partenaires, le laboratoire souhaite conserver son identité: essayer, cocréer, expérimenter. Et rester cohérent.