Il est commun d’affirmer que le couple, compris comme une union solide et fidèle, appelle un engagement corps et âme de chaque partenaire dans la durée. La relation conjugale implique un effort d’adaptation, une attention constante, un travail de consolidation et parfois de restauration. Etonnement, peu de couples s’en donnent les moyens, ou malheureusement trop tardivement. Nous entreprenons la vie à deux comme une évidence. L’amour semble être une ressource naturelle et inépuisable…

En effet, notre perception du couple est biaisée par une vision romantique de l’amour qui valorise les sentiments au détriment de la volonté. L’individualisme ambiant la renforce encore. Epanouissement et liberté individuels, prédominance du présent et des ressentis se heurtent de plein fouet à des valeurs constitutives du couple: engagement, attachement, renoncement, persévérance… Nous prenons tant soin de notre corps, pour l’entretien de certains objets que nous affectionnons, pour notre perfectionnement professionnel. Qu’en est-il de notre relation conjugale? Quels moyens nous donnons-nous pour apprendre à aimer, pour réparer et consolider ce qui doit l’être ou simplement pour faire «un bilan de santé» de ce lien si précieux et si fragile qui nous unit l’un à l’autre?

A l’exemple d’une maison sur pilotis, la relation conjugale repose sur quelques «piliers» essentiels qui soutiennent l’édifice conjugal: l’habitat, la vie quotidienne, le dialogue, la foi, l’amour, la sexualité, la parentalité... Pour que le couple tienne et soit un lieu de vie, chacun des conjoints doit s’investir personnellement dans chacun de ces domaines. Si l’engagement de l’un faiblit et qu’il se décharge sur le conjoint, ou que l’un «prend le pouvoir», l’équilibre de la relation est menacé et d’autres piliers du couple sont fragilisés. A l’inverse, quand chacun travaille, dans son espace de responsabilité propre, à consolider une fondation faible, le couple et la famille s’en trouvent affermis. Et quand Dieu est reconnu comme fondement de la maison conjugale, alors la tâche devient plus légère et pleine d’espérance.

«Couple en chantier – couple en santé» offre la possibilité de visiter les fondations de son couple. La démarche s’adresse à des couples mariés. Elle se veut concrète et «sur mesure». Elle propose aux participants de repérer un pilier problématique, de comprendre les sources des difficultés et d’exercer des outils pour y remédier. Outre les moments d’enseignement et de méditation en commun, un espace important est réservé à la réflexion personnelle et au dialogue en couple. Les formateurs offrent à chaque couple des moments d’accompagnement personnel.

«Apprendre à aimer», c’est prendre la truelle avant que les fondations ne se lézardent, manier le rouleau pour embellir une façade défraîchie, ou encore restaurer une pièce abandonnée. La maison conjugale en vaut la peine!