«Il y a plusieurs types de désinformation»
Depuis vingt ans, la Semaine des médias ouvre les coulisses de la fabrication de l’information aux élèves romands. Pour son concepteur, Christian Georges, collaborateur scientifique auprès de la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP), «réaliser qu’il existe des professionnels traitant l’information selon des règles, expliquer le cheminement d’un fait avant qu’il soit lu sur un portail quelconque» reste l’une des meilleures manières de lutter contre la désinformation».
Autre arme pour forger son esprit critique: devenir producteur d’infos. La Semaine des médias permet aux élèves de certaines classes de fabriquer des unes de journaux et de réaliser des interviews radio. «Nous avons décrété que les unes ‹fictives›, parfois imaginées par jeu, seraient bannies! Place aux informations véridiques et vérifiées», souligne Christian Georges.
L’IA demande une vigilance accrue
«Fake news est devenu un terme-valise. Il y a plusieurs types de désinformation: mésinformation par inadvertance, erreur des médias traditionnels, désinformation manifeste, croyances aux théories du complot... Il s’agit de bien les dissocier», pointe le professionnel. Les élèves romands sont aujourd’hui sensibilisés très tôt au fait que «tout n’est pas vrai sur internet». Mais l’apparition de nouveaux outils, dont les contenus produits par des logiciels d’intelligence artificielle, demande une vigilance accrue. C’est l’objet de la websérie de dix épisodes 3 minutes pour comprendre l’intelligence artificielle, conçue par la RTS spécialement pour cette semaine: du fonctionnement de la technologie à son utilisation pour la production d’images «d’actu», une série de questions brûlantes sont traitées.
Les professeurs qui souhaitent aborder le sujet en cours peuvent aussi s’appuyer sur 57 séquences pédagogiques prêtes à l’emploi. Cela suffira-t-il à retisser la confiance du jeune public envers les médias? «Les jeunes ont acquis le réflexe de remettre en question une info. Mais le risque est qu’ils se mettent à douter de tout. D’où la nécessité de réexpliquer en permanence», estime Christian Georges. Les ressources restent accessibles tout au long de l’année.