Comme il est difficile de partager sereinement des opinions, des valeurs! Souvent, je ressors insatisfait de ces discussions: soit je me braque et je m’affirme sans plus parvenir à saisir le point de vue de l’autre, soit je m’efface et n’ose rien dire pour ne pas déplaire.

L’Eglise est habitée par des risques similaires: avec le repli identitaire, sans se soucier d’être encore compréhensible par celles et ceux qui ne parlent pas sa langue, elle confisque la Bonne Nouvelle et la trahit. Et avec la tentation de ne plus rien dire d’autre que des banalités partagées par le plus grand nombre pour ne pas déplaire, elle ne témoigne plus de la Bonne Nouvelle.

Le récit de la Pentecôte raconte la manière dont l’Esprit de Dieu nous fait vivre. Sur les apôtres réunis dans une maison, l’Esprit fait souffler un violent coup de vent qui va les faire sortir pour aller à la rencontre. Ils vont découvrir une présence de Dieu qui se partage.

Nos différences devraient aboutir au fait de ne pas nous comprendre. Mais l’Esprit travaille en nous et dans son Eglise. Nous étions à Taizé avec des jeunes de la paroisse. En faisant l’effort du chant et des lectures bibliques dans de multiples langues, en choisissant la brièveté de prières sobres, du silence partagé, Taizé devient parabole de cet Esprit qui parle à chacune et chacun dans sa langue.

Et en maintenant la lecture de la Bible, Taizé devient parabole de cet Esprit qui nous pousse au témoignage. C’est une source d’inspiration pour nous: oser témoigner du Dieu qui nous fait vivre tout en accueillant ce qui fait vivre l’autre.